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Un trou s'est formé dans la couche d'ozone au-dessus du pôle Nord

Un trou dans la couche d'ozone s'est formé au-dessus du pôle Nord. [AFP - Pavel Lvov]
Un trou s'est formé dans la couche d'onzone en-dessus du pôle Nord / Le Journal horaire / 23 sec. / le 25 mars 2020
Un trou s'est formé dans la couche d'ozone au-dessus du pôle Nord. Ce phénomène, qui ne s'est produit qu'en 1997 et 2011, a cette fois formé le plus grand trou jamais observé au-dessus du pôle Nord.

L'annonce a été faite mardi par l'institut royal belge météorologique (IRM). La présence du trou dans la couche d'ozone au-dessus du pôle Sud est un phénomène annuel, commençant en août pour disparaître en novembre. Mais la présence d'un tel trou au-dessus du pôle Nord est en revanche assez rare, puisqu'il ne semble survenir qu'approximativement une fois par décennie (les précédentes remontent à 1997 et 2011).

Alors que le trou observé en 2019 au-dessus du pôle Sud avait été l'un des plus petits en 30 ans, celui qui s'est formé au-dessus du pôle Nord semble être le plus large des trois jamais observés. "Bien que ces deux phénomènes ne soient pas liés, ils se développent via le même processus", a expliqué l'IRM relayé par l'agence de presse Belga.

Particules bannies en cause

Les trous dans la couche d'ozone sont provoqués par les chlorofluorocarbures, ou CFC, émis dans l'atmosphère pendant des décennies via l'utilisation d'aérosols, réfrigérants, pesticides et autres solvants, désormais interdits par le protocole de Montréal, adopté en 1987.

Ces CFC ont atteint la stratosphère, une couche de l'atmosphère, qui s'étend entre 10 et 50 km au-dessus de la surface terrestre. Mais ces gaz ont une très longue durée de vie (plus de 100 ans pour certains) et continuent à affecter la couche d'ozone, notre "protection solaire", qui retient une majeure partie du rayonnement UV solaire, dangereux pour l'homme.

Observations par satellite de l’épaisseur de la couche d’ozone au-dessus du Pôle Nord le 21 mars 2020 (les données les plus récentes). Les couleurs bleues représentent une fine couche d’ozone, alors que les couleurs rouges représentent une couche plus épaisse. [https://ozonewatch.gsfc.nasa.gov]
Observations par satellite de l’épaisseur de la couche d’ozone au-dessus du Pôle Nord le 21 mars 2020 (les données les plus récentes). Les couleurs bleues représentent une fine couche d’ozone, alors que les couleurs rouges représentent une couche plus épaisse. [https://ozonewatch.gsfc.nasa.gov]

Résorbé par lui-même

Pour l'heure, les températures observées au-dessus du pôle Nord, à environ 20 km d'altitude, atteignent des valeurs minimales record et le vortex polaire est exceptionnellement fort.

Avec des températures très basses, les CFC forment, avec les rares traces d'eau présentent dans la stratosphère (sous forme de glace ou de vapeur), des nuages nacrés, explique l'IRM. Lorsque la lumière du Soleil atteint ces nuages, les CFC présents cassent les molécules d'ozone de manière très active.

Actuellement, "bien que la lumière printanière du Soleil soit de retour au-dessus du pôle Nord, des nuages nacrés sont toujours observés au niveau du vortex polaire. Cette situation exceptionnelle provoque la présence d'un trou dans la couche d'ozone", poursuit l'IRM.

Dans les semaines qui viennent, la lumière du Soleil va réchauffer la stratosphère au-dessus du pôle Nord, ce qui fera disparaître les nuages nacrés et laissera le trou dans la couche d'ozone se résorber de lui-même.

ats/jfe

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