En maori, kaka signifie perroquet et po, nuit. Un oiseau nocturne, comme celui qui est l'emblème de la Nouvelle-Zélande, le kiwi. Tout comme lui, l'évolution a voulu qu'il ne vole pas: le Strigops habroptila est une exception parmi les plus de 350 espèces de perroquet que compte la planète.
Le kakapo grimpe très bien aux arbres grâce à ses pattes griffues; il s'aide de son bec qui lui sert de troisième patte. [Andrew Digby - Department of Conservation, New Zealand]Paradoxalement, le kakapo passe une bonne partie de son temps dans les arbres, où il cherche sa nourriture; il est strictement végétarien.
Grâce à ses griffes et son bec, l'oiseau est un très bon grimpeur. Ses ailes lui servent pour garder l'équilibre: les scientifiques ont parfois vu certains individus planer, en quelque sorte, mais ce n'est pas fréquent, vu leur poids: "C'est comme s'il ne savait pas à quoi pouvaient servir ses ailes ou même qu'il en a", remarque, amusée, Sara Larcombee, l'une des gardes forestières qui travaille pour le Kakapo Recovery, le programme de conservation de ces oiseaux du gouvernement néozélandais.
L'adulte peut peser entre deux et quatre kilos et mesurer jusqu'à soixante centimètres. Sa longévité peut atteindre 80 à 100 ans!
Son surnom est le perroquet-hibou car, de face, il lui ressemble un peu, avec ses yeux placés sur le devant de la tête et les plumes délicates qui couronnent son regard.
Un oiseau à nul autre pareil
Dès que l'on s'intéresse un peu au kakapo, il semble impossible de ne pas en tomber amoureux... un animal intelligent et attachant: "Ils ont un caractère incroyable – ils sont comme des humains", affirme Andrew Digby, le conseiller scientifique du programme.
Le biologiste Andrew Digby en compagnie d'un kakapo. [Department of Conservation, New Zealand]"Ils sont vraiment très très différents les uns des autres et ne sont comparables à aucune autre espèce au monde. Ce sont techniquement des oiseaux, mais ils ne se comportent pas et n'agissent pas du tout comme des oiseaux, mais plutôt comme un mammifère. Et, rien que pour ça, ils sont vraiment inhabituels. Ils ont bénéficié de 30 millions d'années d'évolution qui les ont rendus complètement autres par rapport à leurs cousins perroquets les plus proches; ils sont à part et nous devons nous assurer qu'ils continuent d'exister".
Sara Larcombee sur Anchor Island, au sud de la Nouvelle-Zélande. [Jodie Crane - Page FB de Kakapo Recovery]Sa collègue Sara Larcombee surenchérit, dithyrambique: "Une des choses que je préfère est le fait de pouvoir avoir des interactions avec eux: particulièrement avec les jeunes oiseaux qui ont été élevés par la main de l'homme. Ils sont très réactifs envers les gens! Ils vous approchent quand vous allez dans l'enclos où ils vivent, ils grimpent sur vos jambes, grimpent sur vos chaussures. Et ils sentent très bon! C'est merveilleux de passer du temps avec eux".
Il faut les préserver pour les générations futures, comme le disent les Maori: "Mo tatou, a, mo ka uri a muri ake nei" – "Pour nous et pour les enfants après nous".