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Comment un simulateur d'exploitation agricole a boosté le jeu vidéo suisse

Les ventes du jeu Farming Simulator se comptent en dizaines de millions d'exemplaires. [RTS]
L'industrie des jeux vidéos est en pleine croissance en Suisse avec cinq fois plus d'entreprises en dix ans / 19h30 / 4 min. / le 16 février 2020
L’industrie du jeu vidéo suisse se développe et rattrape son retard. L'exemple emblématique de cette évolution est Farming Simulator, une exploitation agricole virtuelle conçue à Zurich et qui fait partie des blockbusters européens.

"On a vendu plus de 25 millions de copies du jeu et du côté des téléchargements gratuits, c’est plus de 90 millions. Notre équipe, aujourd’hui, c’est 75 personnes en Suisse, en Allemagne et en Tchéquie", explique Stefan Geiger dimanche dans le 19h30. Il est l'un des responsables de la société Giant Software qui a créé le jeu Farming Simulator.

Désormais, ce jeu se décline aussi en e-sport avec la Farming Simulator League - une compétition internationale avec coupe, joueurs professionnels et public à la clé.

Une industrie très récente

Et cette réussite éclatante fait des émules. "Quand on a commencé il y a une dizaine d’années, il n’y avait pas d’industrie, juste quelques créatifs qui développaient des jeux publicitaires le plus souvent seuls ou à deux", se rappelle Stefan Geiger. "Mais, depuis, ça se développe, ce qui est une bonne nouvelle."

De fait, le nombre de studios qui se dédient à la création de jeux vidéo a été multiplié par cinq ces dix dernières années en Suisse - principalement dans la région de Zurich et dans l’Arc lémanique.

C'est le cas par exemple à Genève avec le studio digital Tourmaline qui a mis sur le marché son premier produit, un jeu d’aventure coopératif pour portables et tablettes. Mais il n'est pas simple de se lancer: "Vivre uniquement du jeu est encore difficile aujourd’hui et il faut souvent se diversifier", souligne l'une des deux cofondatrices de Tourmaline Marion Bareil.

Soutien de Pro Helvetia

La société reçoit cependant une aide de Pro Helvetia, un coup de pouce indispensable pour se faire connaître sur le marché international. La fondation qui encourage l'art et la culture suisses dispose d’une enveloppe annuelle de 750'000 francs pour le soutien au jeu vidéo. "On est loin des 30 millions alloués au cinéma", remarque tout de même Sylvain Gardel, qui est responsable du point fort Culture et économie chez Pro Helvetia.

Mais les choses changent et les cantons eux aussi se mettent timidement à soutenir ce secteur. En Suisse romande, Vaud a été le premier avec un appel à projet annuel doté de 50'000 francs.

Vif intérêt chez les jeunes

Au niveau suisse, le secteur du jeu vidéo génère déjà un chiffre d’affaires annuel d’environ 150 millions de francs et attire de nombreux jeunes. Leur formation est proposée essentiellement à Genève et à Zurich, où se trouve la prestigieuse faculté Game Design de la Haute-école des arts (ZHdK).

L’industrie du jeu vidéo suisse se développe, et si elle ne fait pas partie des pionniers elle met les bouchées doubles pour rattraper son retard.

Romain Miranda/oang

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