Le langage humain semble avoir un taux universel de transmission d'informations: 39 bits par seconde. C'est le résultat d'une étude publiée mercredi dans la revue Sciences Advances par une équipe de internationale de chercheurs.
Les Japonais sont les champions de la mitraillette verbale: avec huit syllabes par seconde, ce sont eux qui parlent le plus vite. Les francophones sont quant à eux pile sur la moyenne internationale, juste devant les anglophones. En bons derniers, les Thaïlandais prennent leur temps pour articuler cinq syllabes par seconde.
Concentrer ou diluer l'information
Mais ce qui a surpris les chercheurs, c'est que malgré ces différences, les dix-sept langues qu'ils ont analysées transmettent toutes aussi efficacement leur message.
Celles qui ont un débit faible, comme le vietnamien, compensent en mettant beaucoup d'informations dans chaque syllabe. Tandis que les langues pressées, comme l'espagnol, diluent davantage leur propos.
Les chercheurs ont calculé que les langues véhiculent toujours à peu près 39 bits d'information par seconde. En soi, ça n'est pas très parlant. Mais le fait qu'il y ait une sorte de constante commune, fait penser qu'il s'agit peut-être d'un optimum.
La vitesse limitée par la compréhension du cerveau
Ce débit est suffisant pour décrire la complexité du monde – ou vous avertir efficacement qu'il y a un lion derrière vous – mais pas trop élevé quand même, pour que le cerveau humain arrive à suivre.
Des chercheurs en neuroscience ont récemment publié un papier disant que la limite supérieure en anglais est de neuf syllabes par seconde en anglais américain.
En fait, notre cerveau peut comprendre un enregistrement audio même s'il est accéléré à environ 120%... mais là où cela bloque, c'est que nous n'arrivons pas à parler plus vite, car notre cerveau ne peut semble-t-il pas mettre des idées ensemble ou rassembler nos pensées plus rapidement. D'où cette limite à la vitesse de notre langage.
Sujet radio: Lucia Sillig
Adaptation web: Stéphanie Jaquet