Publié

Une application permettra d’identifier les serpents à l’origine d'une morsure

Sur environ 3700 espèces de serpents dans le monde, au moins 650 sont venimeuses. [Keystone - Vassil Donev]
Une application mobile pourra identifier les serpents à l'origine de morsures / Le 12h30 / 2 min. / le 2 juillet 2019
Des chercheurs des universités de Lausanne, Genève et Zurich sont en train de développer une application mobile destinée à la reconnaissance rapide et fiable des serpents venimeux du monde entier. Une aide salvatrice en cas de morsure.

L'application basée sur l'intelligence artificielle devra permettre aux personnes blessées, à un proche ou à un médecin d'identifier le reptile incriminé et obtenir ainsi un traitement adapté et rapide. Car à l'échelle mondiale, des incidents font chaque année plus de 100'000 morts et 400'000 victimes des séquelles comme les nécroses, les traumatismes et les défigurations. L'OMS a d'ailleurs inscrit en 2017 les morsures de serpents sur sa liste des maladies tropicales négligées.

"Il faut nourrir la base de données de très nombreuses images de différentes espèces jusqu'à ce que la machine apprenne à les reconnaître d'elle-même", explique dans le 12h30 Isabelle Bolon, chercheuse à l'Institut de santé globale de l'Université de Genève. Un défi réunissant herpétologues professionnels et amateurs a déjà permis d'alimenter la base de quelque 250'000 images de serpents qui serviront principalement aux populations les plus exposées aux risques.

Risques faibles en Suisse

Avec 3700 espèces de serpents dans le monde, dont au moins 650 peuvent s'avérer dangereuses, le projet relève du défi. "La base de données qui est en construction est mise à disposition des chercheurs, des informaticiens et des experts en intelligence artificielle pour qu'ils puissent ensuite nous proposer des algorithmes", précise Rafael Ruiz de Castañeda, coordinateur.

Plusieurs mois de recherche sont encore nécessaires avant la phase test sur le terrain et la mise à disposition au public. En attendant, rappelons qu'en Suisse seules les vipères aspic et péliade, reconnaissables grâce à leurs pupilles verticales, sont venimeuses. Mais grâce aux progrès médicaux et à la sensibilisation, le risque de mourir de leur morsure est très faible: le dernier décès remonte à 1961.

Pierre-Etienne Joye/ani

Publié