Surnommée la "Silicon Valley chinoise", Shenzhen est déterminée à lutter contre la pollution atmosphérique et emploie les grands moyens pour y arriver.
La Municipalité a fait planter des arbres à tour de bras et aménagé des parcs joliment entretenus. Shenzhen, autrefois ville la plus industrielle de Chine, dégage ainsi une impression de propreté et elle s’affiche comme une ville résolument tournée vers le développement durable.
Importante diminution de la pollution
Et Shenzhen a surtout changé complètement son système de transports publics pour passer au 100% électrique. La société de transports Pengcheng, une entreprise d’Etat qui est le principal exploitant de taxis de la ville, fait désormais circuler plus de 2300 véhicules électriques.
Selon son porte-parole, interrogé dimanche dans le 12h30, cela permet de réduire de 75 tonnes les émissions de dioxyde de carbone par an. C’est l’équivalent 42'000 arbres en termes d’absorption de CO2.
Ces véhicules électriques sont développés à Shenzhen, qui a lancé de nombreux projets du même type pour devenir un pôle d'innovations. "Une telle initiative me rend fier d’être un citoyen de cette ville", confie le porte-parole de Pengcheng.
Les problèmes du retraitement des batteries et de l'origine de l'électricité
Cet enthousiasme n'est toutefois pas forcément partagé par les principaux concernés. "Maintenant, on est obligé de s’arrêter pour recharger la batterie et on perd parfois cinq ou six heures par jour", déplore un chauffeur de taxi.
Même s'il conduit désormais un taxi flambant neuf, ce chauffeur est très remonté contre la politique municipale et dénonce une opération avant tout cosmétique: "C’est une solution à court terme. A long terme, il y a le problème du retraitement des batteries. On en fait quoi quand elles arrivent en bout de course? La pollution de ces batteries est énorme et cela peut contaminer de grandes surfaces."
Beaucoup posent aussi la question de la provenance de l’énergie utilisée pour recharger ces batteries. Le World Ressource Institute, un think tank américain, estime ainsi à 73% la part d’électricité issue du charbon, soit l’une des sources d’énergies les plus polluantes au monde.
Michael Peuker