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L'UDC ajoute à sa liste deux candidats en or

L'entrepreneur et banquier Thomas Matter, ici en janvier 2009. [Gaetan Bally]
L'entrepreneur et banquier Thomas Matter, ici en janvier 2009. - [Gaetan Bally]
A Zurich, la presse du jour fait le lien entre deux multimillionnaires désormais candidats UDC au Conseil national et le poids des campagnes publicitaires du premier parti de Suisse. Alors que deux quotidiens romands s'indignent de la communication d'Etat au pays du Soleil Levant, un autre spécule sur la succession de la présidence de la banque cantonale valaisanne. La Berner Zeitung, enfin, relaye quant à elle les propos d'un entrepreneur de la région critiquant vertement la bureaucratie suisse.

Des multimillionnaires attirés par l'UDC

A Zurich, les très riches choisissent l'Union démocratique du centre pour se lancer en politique. Le Tages-Anzeiger nous apprend que deux nouveaux multimillionnaires seront présents sur la liste de l'UDC pour le Conseil national. Le premier, c'est Thomas Matter, un banquier un proche de Christoph Blocher et de Christoph Mörgeli, qui vient de fonder une nouvelle banque avec Philipp Gaydoul (l'ancien patron de Denner) et Marcel Rohner (l'ex patron d'UBS). Le second, peu connu, répond au nom de Hans-Ulrich Lehmann, et pourtant, chacun connaît ce qui a fait sa fortune: les magasins MobileZone, présents dans toutes les villes suisses. Ce roi du téléphone portable est un self-made man dont la fortune,  selon une estimation de Bilanz, se monte à 200 ou 300 millions de francs. L'arrivée de candidats aux poches bien pleines renforce encore la force de frappe de l'UDC dans la campagne des fédérales. Les autres partis n'ont qu'à bien se tenir, eux qui ne pourront pas rivaliser en matière de dépenses publicitaires, écrit le journal zurichois.

La fin du mensonge par omission à Fukushima

On connaît désormais toute l'ampleur de la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima. Mais depuis hier seulement, alors que la gravité de l'accident est certainement connue des autorités japonaises depuis le début, expliquent La Liberté et Le Courrier. Les experts rencontrés par l'auteur de l'article sont clairs: cinq jours après le séisme et le tsunami, les données en mains des autorités indiquaient déjà le degré 7 dans l'échelle des dangers nucléaires. C'est donc pour des raisons financières et pour ne pas affoler la population que ce degré maximal de danger n'a pas été révélé plus tôt. En attendant, on a laissé des Japonais dans le périmètre dangereux. Et en attendant, ils ont mangé des aliments contaminés avec des taux de radioactivité 500 fois supérieurs à la limite autorisée. Ce qui fait dire à Benito Perez, l'éditorialiste du Courrier, que le pire ennemi de l'homme est sans nul doute sa capacité à s'accoutumer au malheur. Un mois après l'accident nucléaire de Fukushima, les autorités japonaises ont dû sentir la population prête à entendre la mauvaise nouvelle.

Valais cherche nouveau président pour banque cantonale

Le Nouvelliste s'interroge sur qui pourra bien succéder à Bernard Stalder à la tête de la BCVs. La vice-présidente Karin Perraudin, qui sera encore une fois aux commandes de la prochaine assemblée générale, s'est déclarée ouverte à cette éventualité. Mais son mandat au conseil d'administration de la banque prendra cependant obligatoirement fin dans deux ans. Jean-Daniel Papilloud, qui a mené la banque vers une santé éblouissante, verra quant à lui son mandat de directeur général prendre fin l'an prochain, ce qui lui laisserait la voie libre pour rempiler à la présidence. A moins que ce ne soit un candidat haut-valaisan, comme Jean-Pierre Bringhen, qui soit choisi. Restent encore deux alternatives pour le gouvernement: revenir sur son choix d'il y a deux ans et désigner le conseiller aux États et ancien ministre valaisan Jean-René Fournier, soi-disant écarté par son rival Jean-Michel Cina, ou bien chercher ailleurs qu'en Valais une tête pensante pour la banque. Pour Jean-François Fournier, rédacteur en chef du Nouvelliste, le choix d'un président valaisan s'impose: "La présidence du Conseil et de la direction de l'exécutif doivent échoir à des personnalités compatibles, complémentaires, valaisannes, parfaitement à l'aise dans les différentes familles économiques du canton, et in fine, habiles à éviter les écueils politiques."

Fuir la bureaucratie suisse

Fuir la Suisse tatillonne pour aller faire des affaires en France. Voilà ce qu'a fait un entrepreneur bernois actif dans le domaine du solaire. André Posnansky a construit 70'000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur le toit d'un dépôt de fruits et légumes. Pas à Ins ni à Tolochnaz. Mais à Perpignan dans le sud-ouest de la France. Une centrale solaire qui permet d'alimenter en électricité 10'000 habitants. De quoi satisfaire la demande d'une commune comme Belp. C'est d'ailleurs la plus grande installation solaire au monde intégrée à un bâtiment existant. Et pourquoi de tels projets ne se réalisent pas en Suisse? Parce que les grandes installations solaires sont pas assez soutenues chez nous, dénonce le patron bernois. Et la bureaucratie suisse d'ajouter d'autres complications. André Posnansky a donc fondé une filiale française pour sa société et depuis, tout roule pour lui... si ce n'est qu'il se voit contraint de parcourir 1500 km par semaine pour suivre ses projets en France. "Vivement que je puisse développer des projets en Suisse!", déclare encore l'entrepreneur dans la Berner Zeitung.

cmen avec Stéphane Deleury et Sandra Viscardi/RSR

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