Répondant au doux nom de RC 177, la route cantonale reliant la jonction autoroutière de Cossonay à la zone industrielle de Vufflens-la-Ville-Aclens (VD) a été inaugurée début octobre.
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Long de 5,5 km, ce ruban de bitume a pour objectif de développer la complémentarité entre la route et le rail pour les marchandises. Tout en préservant la faune et la flore grâce à 50 mesures de compensation environnementales, dont des aménagements en faveur des animaux.
Car face au déclin des espèces observé par le Fonds mondial pour la nature (WWF), les premières explications avancées sont la perte des habitats de la faune, notamment à cause du développement urbain.
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Une compensation pour mettre tout le monde d'accord
Un tunnel pour faire passer les animaux sous la RC 177 a notamment été construit. "Il s'agit d'un passage d'une assez grande dimension: à peu près 5 mètres de large et 2 mètres de hauteur", précise dans le 19h30 Samuel Debossens, responsable des projets routiers à l'Etat de Vaud. "Il y a de l'eau qui coule, c'est un passage pour un canal, l'eau vient de la Venoge. Et en même temps, on a fait un grand passage pour la faune."
A l'origine, la création de la route a suscité de vifs débats, notamment de la part des organisations écologistes, associées aux discussions par le canton. Mais l'objectif était de mettre tout le monde d'accord sur les mesures de compensation environnementales.
"Sur le plan de la concertation, c'est exemplaire", estime Serge Ansermet, président de l'association Venoge vivante. "Par contre, avec une telle réalisation, il est bien difficile voire même impossible de compenser intégralement ses impacts."
Créer une forme d'harmonie pour la faune
Le lit de la Venoge, qui traverse la région, a par ailleurs été élargi. Des haies ont été plantées et des pierriers reconstitués. Ces adaptations visent à créer une forme d'harmonie pour la faune, malgré le bitume.
"Le long de ce couloir pour la faune, toute une série d'aménagements ont été mis en place. Pas seulement les passages sous la route, mais également des aménagements pour que la faune puisse se cacher de part et d'autre de la voie", explique Samuel Debossens.
Des adaptations qui ne convainquent qu'à moitié Serge Ansermet. "J'ai vraiment de la peine à imaginer que la faune puisse venir ici. Par quoi va-t-elle être attirée? On a d'un côté la route, de l'autre la voie de chemin de fer. Avec tous les bruits, il y a un très faible espace pour le passage de la faune."
Les mesures de compensation seront régulièrement évaluées. Car dans le canton de Vaud comme ailleurs dans le pays, la faune est menacée. En Suisse, 30% des mammifères sont considérés vulnérables et 9% sont au bord de l'extinction, selon l'Office fédéral de l'environnement.
Reportage: Claude-Olivier Volluz
Adaptation web: tmun
L'interview de Thomas Vellacot, directeur du WWF Suisse
C'est en Suisse que la part des espèces menacées est la plus importante au monde, selon le rapport du WWF. La Suisse doit faire beaucoup mieux en matière de protection de la biodiversité, a expliqué dans Forum Thomas Vellacot, directeur du WWF Suisse.