Publié

"On voit moins de dealers dans les rues de Lausanne"

L'invité de Tania Barril (vidéo) - Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois en charge de la Sécurité
L'invité de Tania Barril (vidéo) - Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois en charge de la Sécurité / La Matinale / 10 min. / le 22 octobre 2018
Pour Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois en charge de la Sécurité, l'opération policière contre le deal dans la capitale vaudoise peut être qualifiée de succès en termes de "réappropriation de la rue".

Si l'opération n'a pas l'ambition d'éradiquer le trafic de drogue à Lausanne - où le problème est toujours aigu - au moins la présence policière renforcée sur les points chauds entre 8 et 22 heures a-t-elle pour effet de rassurer la population, selon Pierre-Antoine Hildbrand, invité de La Matinale de la RTS lundi.

"Nous avions anticipé un certain nombre de difficultés, on nous prédisait simplement que le deal allait se déplacer de 200 mètres et puis que ça ne changerait absolument rien. Ce n'est pas vrai, il y a moins de dealers en journée, par contre ils reviennent en force en dehors des heures du dispositif", explique-t-il.

Seuls mais armés

La mission est lourde pour la police: 20 agents à plein temps et un dispositif qui a été "d'emblée inscrit dans la durée" (...) Il y a un tournus entre les policiers qui peuvent parfois être seuls, ce qui contrevient à certaines règles d'engagement, mais nous considérons que, dans l'analyse de la situation, il est possible pour des policiers d'être seuls, sachant qu'ils sont armés et en permanence atteignables pour demander des renforts", précise Pierre-Antoine Hildbrand.

L’opération sera sans nul doute pérennisée: "Nous étions partis sur une année, mais il y a de très bonnes chances que cela continue au-delà."

Critiques

La police est aussi la cible de critiques. On la juge parfois violente voire raciste. Pierre-Antoine Hilbrand reconnaît que "c'est difficile de vivre avec de telles critiques qui sont indistinctes et générales mais on doit veiller également à les prendre en compte parce que les contrôles abusifs peuvent être un souci."

Il y a aujourd'hui des policiers lausannois qui sont accusés de meurtre par l'avocat de la famille d'une victime. "C'est une accusation extrêmement grave", admet le municipal. "Nous devons nous remettre à l'enquête de la police cantonale conduite par le Ministère public, ensuite un tribunal totalement indépendant va se prononcer."

"Nous savons qu'une grande partie de la force de la police, c'est la confiance que la population lui témoigne et donc nous devons tout faire pour la maintenir et la conserver", conclut Pierre-Antoine Hildbrand.

Propos recueillis par Tania Barril

Publié