Publié

L'Ecole hôtelière de Lausanne "doit croître pour avoir de la cohérence"

Michel Rochat, directeur général de l'Ecole hôtelière de Lausanne (EHL). [Keystone - Peter Klaunzer]
L'invité de Romain Clivaz - Michel Rochat, directeur général de l'Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) / L'invité-e de Romain Clivaz / 9 min. / le 16 octobre 2018
L'Ecole hôtelière de Lausanne a fêté ses 125 ans lundi. Elle prépare une série de développements importants, notamment l'agrandissement du campus. Son directeur Michel Rochat se défend pourtant de voir trop grand.

L'Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) est "un ambassadeur de premier plan pour la Suisse", a déclaré le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann lundi soir au Chalet-à-Gobet, lors de la fête d'anniversaire organisée pour les 125 ans de l'institution.

Interrogé mardi dans La Matinale de la RTS, son directeur Michel Rochat, ne dément pas ce succès. "De 27 étudiants en 1893, l'EHL en accueille aujourd'hui plus de 2800, et a un réseau d'anciens élèves impressionnant. Nous en avons 25'000 répartis dans des réseaux, ou 'stamms', autour du monde", se réjouit-il.

Un campus à 3000 étudiants

Et cela ne va pas s'arrêter là, car un projet d'agrandissement du campus sur les hauts de Lausanne a été accepté l'an dernier. Quelque 3000 étudiants devraient y être accueillis d'ici 2021. Un autre campus est également projeté en Asie du Sud-Est d'ici 2020. "C'est un marché en pleine évolution. Le tourisme et l'hôtellerie sont le seul marché mondial qui va croître d'à peu près 5% sur les dix prochaines années", justifie Michel Rochat.

Celui qui dirige l'EHL depuis 2010 assure pourtant que "l'objectif n'est pas de croître pour croître, mais de croître pour avoir de la cohérence". "Il y a quatre ans, nous avons racheté une école professionnelle à Passugg, près de Coire, dans les Grisons. Cela nous permet, en Suisse, d'avoir toute la formation dans le domaine de l'accueil au sein du groupe EHL", donne-t-il en exemple.

Un champ de recherche au-delà de l'hôtellerie

"Sur les cinquante dernières années, la moitié des étudiants restent dans l'hôtellerie pure. Les autres sont dans d'autres domaines: des hôpitaux, des homes, d'autres structures d'accueil (...). Ces chiffres sont très stables", explique Michel Rochat, qui précise que l'EHL est finalement "une école de management au service du domaine de l'accueil, qui est plus large que l'hôtellerie".

En s'agrandissant, l'EHL veut d'ailleurs se tourner vers l'innovation. Michel Rochat a même évoqué une "mini-Silicon Valley" sur les hauts de Lausanne. Mais le directeur l'assure, l'EHL ne s'éloigne pas de son coeur de cible hôtelier. "La recherche, aujourd'hui, elle n'est plus de savoir quel est le lit le plus efficient, quelle est la moquette la plus facile à nettoyer (...). C'est de savoir comment fidéliser sa clientèle. Comment lui faire la bonne proposition au bon moment? Comment repérer ses clients, comment les accompagner? Vous avez là un monde qui s'ouvre en matière de recherche dans le domaine du digital, qui est phénoménal, d'où mon allusion à la Silicon Valley", insiste-t-il.

Propos recueillis par Romain Clivaz

Adaptation web: Jessica Vial

Publié