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"Le respect de l'uniforme de police est une valeur qui se perd"

Les policiers sont de plus en plus victimes de violences
Les policiers sont de plus en plus victimes de violences / 19h30 / 2 min. / le 17 juin 2018
Avec 283 infractions en 2017, contre 166 un an plus tôt, le canton de Vaud a vu une augmentation de 70% en un an du nombre de cas de violences contre les fonctionnaires. La RTS a recueilli plusieurs témoignages.

C’était il y a un an. Pendant un contrôle routier, un conducteur envoie à Quentin, gendarme, plusieurs coups de pieds et surtout un torrent de crachats, dans les yeux et la bouche.

"Pour moi c’est pire qu’une insulte, même si à la base on vise l’uniforme, je le prends encore plus mal qu’une insulte", estime-t-il dans un témoignage diffusé dimanche sur la RTS.

Un climat toujours plus tendu

Des vidéos de violence contre les forces de l’ordre circulent sur internet et des agents dénoncent un climat toujours plus tendu, surtout quand l’alcool s’en mêle.  

"C’est la notion du respect de l’uniforme, de la force publique, il y a un certain nombre de valeurs qui se perdent à ce niveau-là", regrette Stéphane Dumoulin, de la police lausannoise.

"Une erreur de casting?"

"Nombre de policiers que je croise me disent s’être engagés dans la police pour en découdre, batailler, avoir ces confrontations et puis plus tard s’en étonnent quand elles leur reviennent dans le nez. Alors je me questionne: est-ce qu’on ne fait pas erreur de casting, et on devrait engager des policiers doués de capacités de résolution, de conciliation", se demande Frédéric Maillard, analyste des pratiques de police. 

Un portrait martial derrière lequel les policiers ne se retrouvent pas. "Si nous on monte en escalade, c'est sûr et certain qu'on finit tous les uns sur les autres. La discussion est la meilleure solution pour calmer les choses", relativise Julien, appointé de la gendarmerie vaudoise.

Mais calmer le jeu n'est pas toujours possible. En Suisse, plus de 3000 cas d’agressions contre des fonctionnaires ont été enregistrés l’an dernier.

Pascale Defrance

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