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"Les devoirs à la maison sont une source d'inégalité et de tension"

L'invitée de Romain Clivaz (vidéo) - Cesla Amarelle, conseillère d'Etat socialiste vaudoise
L'invitée de Romain Clivaz (vidéo) - Cesla Amarelle, conseillère d'Etat socialiste vaudoise / La Matinale / 14 min. / le 19 avril 2018
La conseillère d'Etat vaudoise Cesla Amarelle estime que les devoirs à domicile sont souvent source d'inégalité entre les élèves et de tension à la maison. Elle plaide toutefois pour le maintien d'un système de leçons autonomes.

La commune lucernoise de Kriens a annoncé en mars dernier la fin des devoirs à la maison. Elle compte les remplacer par des sessions de travail individuelles durant les heures de classe.

La cheffe de l'Instruction publique du canton de Vaud se dit intéressée par une telle mesure: "C'est une idée à explorer", a-t-elle indiqué jeudi sur les ondes de la RTS. "Je constate que la question de l'école à domicile, qui existe dans tous les cantons, pose problème. C'est une source de tension familiale. C'est une source d'inégalité et peut discriminer des élèves qui sont laissés à eux-mêmes à la maison."

"Les devoirs sont nécessaires"

Cesla Amarelle a cependant souligné la nécessité du travail autonome: "On a besoin de faire des exercices de répétition et, parfois, d'apprendre des choses par coeur". Et de préciser: des pistes sont actuellement à l'étude dans le canton de Vaud. "J'ai demandé à ce qu'il y ait un état des lieux. Il faudra voir quelles sont les propositions qui en découlent."

La magistrate évoque en outre quelques pistes concrètes: "On pourrait demander à des personnes qui sont en formation à la HEP (Haute école pédagogique) de s'occuper des devoirs surveillés. Les communes pourraient déléguer cette tâche aux directeurs (d'établissements) et donc aux enseignants. L'essentiel est d'aller vers une professionnalisation des devoirs à domicile."

Une grille horaire déjà chargée

L'élue socialiste a également évoqué la difficulté d'incorporer ces travaux autonomes dans les horaires scolaires.

"Pour l'école vaudoise, il est impossible d'intégrer cela dans la grille à ce stade. Il y a déjà toute la problématique de l'éducation numérique que l'on doit inclure. Si, en plus, on intègre les devoirs surveillés, ce ne sera techniquement et humainement pas possible."

La question de WhatsApp

Questionnée sur les rapports entre les enseignants et leurs élèves sur les réseaux sociaux, Cesla Amarelle a appelé à la prudence. "Il faut rester extrêmement vigilant par rapport à ces applications. Les maîtres n'ont pas d'obligation à répondre à des messages sur Whatsapp par exemple. Mais s'ils sont à l'aise et arrivent à maîtriser l'outil, il n'y pas d'interdiction à le faire."

Selon la cheffe de l'Instruction publique, la formation des enseignants concerne ces pratiques. "Des maîtres qui entrent en conversation avec leurs élèves le soir et le week-end n'est pas souhaitable. C'est un élément qui abolit les frontières et qui est à risque", a-t-elle conclu.

>> Ecouter le reportage de Simon Corthay:

Propos recueillis par Romain Clivaz

Texte web: hend

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