Visite à 360° du nouveau zoo La Garenne

Grand Format

La Garenne

Introduction

Le parc La Garenne a rouvert entièrement refait à neuf. Les loups et lynx ne sont plus cachés par des grillages et les volières sont en libre accès. L'une d'elles est la plus haute d'Europe.

Un site d'envergure européenne

Fini le parc à palissades, vétuste, sombre et étriqué. Après 50 ans d'existence, le parc animalier La Garenne fait peau neuve et offre de "créer le contact" avec les animaux de nos régions. Les loups et les lynx sont visibles sous tous les angles. Les oiseaux évoluent dans de grandes, voire gigantesques volières, dans lesquelles le visiteur peut même se balader.

En tout, une centaine d'animaux sont à découvrir dans cet espace de plein air où s'enchevêtrent le bois, la pierre et le design. Le prix de ce relookage: 14,5 millions de francs, couverts principalement par des privés. Le parc se situe toujours à Le Vaud, au-dessus de Gland (VD).

Les points marquants :

un zoo moderne: cinq fois plus grand que le précédent, le parc est aussi plus beau grâce aux barrières naturelles qui ont pris la place du grillage.

- la plus haute volière d'Europe: haute de 28 mètres, elle devient la plus élevée d'Europe. Elle est en libre accès.

des animaux suisses uniquement: exit les pensionnaires dont l'espèce ne se trouve pas naturellement en Suisse. Il n'en reste pas moins 37 espèces, dont des fauves, des rapaces et... des fourmis.

un centre pédagogique: La Garenne accueille chaque année plus de 2000 petits écoliers vaudois et genevois. Des ateliers viennent s'ajouter aux traditionnels cours et projections.

- un hôpital pour animaux: le centre soigne près de 500 animaux sauvages chaque année. Il bénéficie désormais d'infrastructures de qualité. Il entend aussi poursuivre ses programmes de réintroduction d'espèces. Après avoir relâché 12 gypaètes dans les Alpes, l'institution devrait maintenant s'attaquer aux ibis chauves, eux aussi exterminés il y a plusieurs siècles.

Un parc moderne

Créée en 1965, La Garenne a dû entreprendre sa mue en raison de la vétusté de ses installations et du durcissement des règles de détention. Quitte à se rénover, les propriétaires du parc (la fondation de La Garenne) ont décidé de créer une toute nouvelle mouture, avec comme objectif prioritaire de favoriser le contact entre l'homme et l'animal.

Avec 30'000 mètres carrés de surface, les animaux peuvent évoluer dans un espace plus grand et aussi plus naturel, avec des cachettes, des buttes et des mares.

Grâce à des assemblages de pierres, de bois et de plans d'eau, les grillages ont disparu. Les loups et les lynx peuvent être vus par dessous ou par dessus, moyennant une passerelle longue de 150 m. Des coupoles en verre permettent de mettre la tête dans l'enclos des blaireaux. Et enfin, les volières sont accessibles librement.

Une volière démesurée

Mounir Krichane

Haute de 28 mètres, la plus grande volière d'Europe abrite un paysage jurassien. Une cascade sépare une pente rocheuse d'une falaise, à l'intérieur de laquelle se trouve une cachette pour les animaux.

Les vautours (deux vautours chauves et deux vautours moines) en sont les heureux pensionnaires, avec une femelle gypaète aussi originaire de La Garenne, ainsi que trois ibis chauves et huit jeunes bouquetins tout juste débarqués.

Un chemin traverse la volière, permettant au public de se promener comme en pleine nature et d'observer sans craintes ces animaux un peu farouches mais pas agressifs. Ceux-ci ne peuvent pas s'échapper car des rideaux de chaînes bloquent les entrées.

Un déménagement compliqué

Le nouveau parc se situe juste en face de l'ancien. Mais tous les pensionnaire ont été transportés dans des caisses. Certains ont dû être endormis. Un check-up médical a alors été réalisé dans la foulée.

Les loups

Le papa Gelas et ses deux enfants, Tilas et Tima, ont dû être endormis pour la sécurité du personnel, mais aussi pour la leur.

>> Le reportage de Couleurs locales :

VD: les loups sont arrivés au zoo de la Garenne
Couleurs locales - Publié le 18 mars 2016

Les lynx

Toundra, 15 ans, a dû être endormie pour son transfert. Elle vit désormais à côté d'un lynx des Carpates, une sous-espèce réintroduite dans le Jura.

Les bouquetins et les ibis chauves

Ces animaux à cornes sont de nouveaux pensionnaires. Pour éviter la consanguinité, ils proviennent de parcs différents. Leur arrivée ne s'est pas faite sans frayeur.

Et encore...

Le déménagement des sangliers a été "sportif", selon le soignant animalier Oscar Gillard. Pour le reste, "ça s'est bien passé". Les grands charognards ont été saisis avec des filets.

Adieu la faune exotique

La Garenne garde les bêtes qu'elle n'est pas parvenue à guérir. Ainsi, avec les années, divers animaux exotiques résidaient à Le Vaud.

Mais la fondation a décidé de revenir au but initial du parc, à savoir être spécialisé dans la faune européenne, avec un net accent sur la faune locale.

Ainsi, les faisans et tadornes casarcas ont été placés dans d'autres parcs. Les chèvres naines ont dû trouver refuge chez des particuliers, pour laisser leur place à des chèvres de race suisse.

Des animaux partis "en vacances"

Des espèces suisses ont également dû s'envoler vers d'autres horizons par manque de places.

Si les hérons ne devraient pas revenir, les chouettes hulottes sont parties en vacances dans un autre parc, en attendant que La Garenne reçoive de nouveaux fonds pour leur construire une volière.

De nombreux donateurs privés

Pas moins de 10 ans de réflexion et 2 ans de travaux ont été nécessaires pour aboutir à ce nouveau parc. D'un coût total de 14,5 millions de francs, le site a été financé à 14% par des fonds propres et à 25% par des fonds publics (Le Vaud, District de Nyon et Canton de Vaud). La majorité des coûts ont été pris en charge par des privés. La fondation Bertarelli a donné autant que l'ensemble des autres partenaires (fondations, entreprises et communes).

L'Association des amis de La Garenne (ADAG) a aussi apporté sa pierre à l'édifice. Présente depuis 40 ans, l'ADAG est alimentée par les cotisations des membres, des dons et les parrainages d'animaux.

Pour couvrir ses frais, le parc devra désormais atteindre les 80'000 entrées par an, contre 30'000 jusqu'ici.

>> Oscar Gillard, soignant animalier, raconte toutes les difficultés traversées :

Les 12 années de combat pour créer la nouvelle Garenne
Info en vidéos - Publié le 17 mars 2016

50 ans d'existence

La Garenne

1965: Erwin Meier crée le parc dans le but de faire connaître la faune locale au grand public, et l'inciter ainsi à la respecter.

1975: l'association des amis de la Garenne (ADAG) est créée notamment pour solidifier les comptes.

1977: le parc est reconnu d'utilité publique

1989: une femelle de gypaète barbu née dans le parc est lâchée dans les Alpes. Son enfant devient le premier gypaète à naître en liberté dans les Alpes, depuis la disparition de l'espèce en 1913.

1998: une fondation est créée avec le soutien du district de Nyon et de la commune de Le Vaud, entre autres.

mi-2014: ouverture du chantier du nouveau parc

2016: inauguration du nouveau parc

Et après? d'autres volières devraient se greffer au site une fois de nouveaux fonds récoltés. Quant à l'ancien zoo, son matériel va partir dans d'autres parcs et son espace va accueillir des habitations.

Quelques archives

Le fondateur du zoo Erwin Meier revient sur le décès d'un guépard et témoigne des conditions hivernales dans le parc (émission Rendez-vous, du 1er février 1968):

Le parc La Garenne et son fondateur en 1968
Info en vidéos - Publié le 17 mars 2016

La naissance des louveteaux Tilas et Tima (3 mai 2013):

VD: deux petits louveteaux viennent de voir le jour au zoo de la Garenne
Couleurs locales - Publié le 3 mai 2013

L'histoire du lynx Toundra (5 juin 2005):

Pas si bêtes: le zoo de la Garenne fête ses 40 ans
C'est tous les jours dimanche - Publié le 5 juin 2005

Des centaines de hérissons soignés avant l'hiver (26 décembre 2012):

VD: de nombreux hérissons sont recueillis dans le zoo de la Garenne, dans le village de Le Vaud
12h45 - Publié le 26 décembre 2012

Crédits

Texte et vidéo: Caroline Briner

Collaboration: Mounir Krichane et Michael Lapaire