Avec 4000 nouveaux cas par année, et 1600 décès, le cancer colorectal se place en troisième position des cancers les plus fréquents.
Que ce soit par coloscopie ou par recherche de sang dans les selles, le dépistage parmi les 50 à 69 ans a fait ses preuves et permet de réduire la mortalité.
Dépistage peu accessible aux personnes à faible revenu
Pourtant, seule une personne sur cinq dans la classe d’âge concernée y participe. Pire: les personnes à faible revenu ne sont que 16% à faire la démarche. C’est ce que révèle une étude publiée lundi dans la revue "Plos One" par une équipe de recherche des HUG.
Le facteur financier joue un rôle majeur souligne Idris Guessous, de l'unité d’épidémiologie populationnelle des HUG et co-auteur de l'article scientifique: "Par définition, lorsque vous faites un dépistage, vous n’avez pas de symptômes. Il est donc possible qu'une partie de la population a revenu modéré ou faible repousse voire renonce à certains tests afin d’éviter de nouvelles factures."
Programme cantonal comme solution?
Afin de réduire les frais et inclure davantage les personnes à faible revenu, il existe une option: un programme de dépistage généralisé. C’est ce que va lancer le canton de Vaud d’ici l’automne comme l'a confirmé à la RTS le docteur Gian Dorta du service de gastro-entérologie et hépatique du CHUV qui a participé à la mise en route du projet.
"Le canton de Vaud a estimé que c’était un problème de santé publique et il a donc décidé de lancer ce programme qui sera organisé par la Fondation vaudoise pour le dépistage du cancer." Dans un premier temps seuls les Vaudois(es) de 69 et 70 ans seront invités par un courrier - avant de passer à plus large échelle.
Un dépistage plus efficace que celui du cancer du sein
La balance entre les bénéfices et les risques de ce type de programme de dépistage est parfois controversé, comme dans le cas cancer de la prostate, ou du sein.
Mais pour ce qui concerne le cancer de l’intestin, ce risque serait minime selon Gian Dorta.
Natalie Bougeard