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Après l'esclandre au Grand Conseil, le député vaudois Jean-Luc Bezençon exprime ses regrets

La parole se libère au Grand Conseil vaudois. Les témoignages de comportements inappropriés se multiplient.
La parole se libère au Grand Conseil vaudois. Les témoignages de comportements inappropriés se multiplient. / 19h30 / 2 min. / le 1 juin 2023
Le député PLR vaudois Jean-Luc Bezençon a pris la parole jeudi après avoir été au coeur d'allusions de harcèlement sexuel mardi au Grand Conseil. Alors qu'il avait initialement exigé des excuses de l'élue de gauche Elodie Lopez, il se dit désormais "absolument désolé s'il a pu heurter des sensibilités".

Mardi, alors que le Grand Conseil vaudois tenait un débat très tendu sur l'ancienne ZAD du Mormont, la députée d'Ensemble à Gauche Elodie Lopez a pris la parole pour critiquer Jean-Luc Bezençon. "Quand on se permet de faire des leçons de morale aux autres, on a tout intérêt à être irréprochable", a-t-elle lancé, évoquant une directive du Bureau du Grand Conseil, publiée le jour-même, concernant le harcèlement sexuel.

Face aux insinuations de la députée, Jean-Luc Bezençon avait immédiatement réagi, parlant de "scandale", de "diffamation" et d'"atteinte" à sa dignité. Il avait exigé des excuses, sans quoi il porterait plainte pénale. L'incident a semé le trouble au sein du Parlement et la séance a été suspendue avant d'être arrêtée, les élus de droite quittant la salle.

>> Plus de détails concernant cette polémique : Une séance du Grand Conseil vaudois arrêtée après une accusation de harcèlement

Certaines déclarations m'ont beaucoup affecté

Dans une brève déclaration personnelle transmise jeudi aux médias, Jean-Luc Bezençon change toutefois radicalement de ton et vise vraisemblablement l'apaisement. Il se dit "absolument désolé s'il a pu heurter des sensibilités" par des propos qu'il aurait tenu et ne fait plus aucune référence à une éventuelle plainte contre sa collègue.

"Un climat tendu a provoqué des échanges vifs et des réactions inhabituelles. À tête reposée, je regrette cette escalade qui ne répond pas à ce que les électrices et les électeurs attendent de nous", écrit notamment l'ancien syndic de Goumoëns-la-Ville.

"J'ai le plus grand respect pour toute personne qui dédie son temps et son énergie à l’exercice des droits politiques, sans aucune distinction ni discrimination", poursuit-il. "Dans ce contexte, certaines déclarations à mon égard m'ont beaucoup affecté. Je ne me reconnais pas dans ces descriptions, dont certaines sont anonymes."

"Mon vœu le plus cher est que nous puissions désormais nous consacrer en toute sérénité aux sujets importants (...) dans un esprit de confiance réciproque et de respect mutuel. Je m'engage solennellement à faire de mon mieux pour y contribuer", conclut l'élu.

Comportements déplacés d'élus de droite

À la suite de l'esclandre au Parlement, Elodie Lopez s'était explicitée dans les médias, affirmant que son allusion au harcèlement ne ciblait pas spécifiquement Jean-Luc Bezençon, mais que ce dernier avait tenu des propos sexistes et graveleux à son encontre en décembre dernier.

Deux autres élues de gauche, sous couvert d'anonymat, ont aussi reproché des propos sexistes au député PLR. Les langues se sont ensuite déliées en soirée ainsi que le lendemain, pas moins de cinq autres élues témoignant sur Twitter de propos déplacés, sexistes et de comportements physiques inadéquats de plusieurs députés de droite au sein ou en marge du Grand Conseil.

Contactée par Blick, la Verte Léonore Porchet rappelle que même si, dans son cas, "c’était toujours des hommes de droite, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de sexisme chez Les Vert-e-s ou les socialistes".

"La culture sexiste est plus admise à droite", estime la socialiste Sarah Neumann dans le même article. "Des hommes de gauche ont également des propos inadéquats, mais la sensibilisation à ces thématiques est plus grande", poursuit-elle, évoquant toutefois "plutôt un clivage générationnel".

Auparavant, Elodie Lopez avait également reçu le "soutien total" de son chef de groupe Vincent Keller, qui a rappelé les nouvelles règles du Bureau destinées à éviter "les dérapages entre députés". Le Parti socialiste avait aussi soutenu la députée de gauche radicale. "On ne peut pas prendre ses accusations à la légère", a notamment affirmé le président du PS Vaudois Romain Pilloud. "Le Grand Conseil n'est certainement pas irréprochable en matière de harcèlement sexuel."

>> Le débat dans Forum entre les députées Florence Bettschart-Narbel, présidente PLR Vaud et Rebecca Joly, cheffe groupe Verts. :

Y a-t-il un problème de harcèlement au Parlement vaudois? Débat entre Florence Bettschart-Narbel et Rebecca Joly
Y a-t-il un problème de harcèlement au Parlement vaudois? Débat entre Florence Bettschart-Narbel et Rebecca Joly / Forum / 11 min. / le 1 juin 2023

jop avec ats

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