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Les gendarmes vaudois portent plainte contre la députée Mathilde Marendaz

Les gendarmes vaudois portent plainte contre la députée Mathilde Marendaz
Les gendarmes vaudois portent plainte contre la députée Mathilde Marendaz / 19h30 / 1 min. / le 27 mai 2023
L'Association professionnelle des gendarmes vaudois (APGV) a décidé de porter plainte contre la députée qui s'est affichée sur les réseaux sociaux avec le slogan anti-policier ACAB. Cet acronyme est un "appel à la haine", écrivent-ils.

Sur une publication Instagram de mars retirée depuis, Mathilde Marendaz (Ensemble à Gauche - POP) posait avec une pancarte dénonçant l'industrie du béton et comprenant, en plus petit, l'inscription ACAB ("All cops are bastards"), soit "tous les flics sont des bâtards (ou des salauds). Choqués, les gendarmes expliquent que les mots leur manquent "devant un tel irrespect de la part d'une élue qui soutient les attaques contre notre institution".

Indigne et injurieux

Avec ce message "hostile", "Mme Marendaz dégrade le travail quotidien des policiers qui assurent la sécurité collective de la population". L'arborer est une "pratique indigne et injurieuse" qui porte préjudice au canton et à ses institutions, notent-ils estimant que l'élue de la gauche radicale "viole son serment de députée".

L'association des gendarmes regrette, qu'interrogée dans la presse, l'élue "ne démontre aucun remords, rétorquant qu'il ne s'agit que d'un slogan, faisant fi du symbole extrémiste". Outre le dépôt d'une plainte pénale, l'APGV a envoyé une lettre ouverte à la présidente du Grand Conseil vaudois pour lui demander de se positionner et de donner "la suite qu'elle jugera nécessaire à cette affaire".

Députés choqués

Mathilde Marendaz est députée au Grand Conseil vaudois pour le parti Ensemble à Gauche. [Etat de Vaud - Jean-Bernard Sieber]
Mathilde Marendaz est députée au Grand Conseil vaudois pour le parti Ensemble à Gauche. [Etat de Vaud - Jean-Bernard Sieber]

Mardi en séance du Parlement, plusieurs députés se sont dits "choqués" par cette publication. L'un d'entre eux a demandé au Bureau du Grand Conseil d'examiner la situation et de rappeler l'élue à ses obligations.

Interrogé samedi dans le 19h30, Jean Tschopp, président du groupe socialiste déclarait: "Quand on est élu, je pense qu'on est là pour défendre tous les employés de l'Etat. Je pense que le respect est important et il y a d'autres manières d'exprimer son désaccord."

Absente des débats mais interpellée par les médias, Mathilde Marendaz a réfuté tout appel "à la haine des policiers en tant qu'individus". Elle a expliqué qu'elle critiquait en revanche "l'institution policière et les violences dont celle-ci se rend coupable".

Pour la députée yverdonnoise, la droite ferait mieux de s'attaquer "au problème de fond des violences policières" plutôt que de "s'insurger pour un slogan". Elle ajoute que "quatre personnes ont été tuées par la police" dans le canton de Vaud entre 2016 et 2022.

Acharnement et excuses

Son parti, Ensemble à Gauche a dénoncé samedi un "acharnement politique et médiatique" pour tenter de remettre en question la qualité et la crédibilité du travail d'une députée engagée pour des causes écologistes, féministes, anticapitalistes et antiracistes.

La pancarte à l’origine de ce "déferlement" visait l’entreprise Orllati et le "griffonnage ACAB était une pièce rapportée marginale". "La police n'était ni le sujet de la pancarte ni celui du post de Mme Marendaz", indique un communiqué.

Le parti admet toutefois que cette photo constitue une "maladresse en regard de sa fonction de députée". Pour cette raison, Mathilde Marendaz exprime "ses sincères excuses aux personnes qui se sont senties offensées ou ont été blessées".

ats/jfe

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