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Face aux tarifs en hausse, les TL n'ont plus de contrat d'électricité pour 2023

Inquiétude pour les Transports publics lausannois, le prix de l'électricité va exploser l'an prochain
Inquiétude pour les Transports publics lausannois, le prix de l'électricité va exploser l'an prochain / 19h30 / 2 min. / le 24 octobre 2022
Les Transports publics de la région lausannoise (TL) n'ont pas pu renouveler leur contrat d'électricité pour l'année prochaine en raison de tarifs trop élevés, a révélé lundi le journal 24Heures. Si la situation n'évolue pas, bus et métro devront se fournir "au jour le jour".

Le moment ne pouvait pas plus mal tomber pour les Transports publics lausannois (TL). Son contrat avec les Services industriels de la ville de Lausanne (SIL) arrivant à échéance à la fin de cette année, l'entreprise a lancé un appel d'offres pour 2023 à la fin août, en plein pic des tarifs de l’électricité.

Seul son fournisseur actuel a répondu à l'appel, proposant un prix de 90 centimes au kilowattheure, soit un tarif quinze fois plus élevé qu'actuellement. Les TL ont donc préféré interrompre la procédure, dans l'attente d'une meilleure offre.

Car l'enjeu ne concerne pas uniquement les tarifs 2023, mais les projets de l'entreprise à long terme. Elle anticipe que ses besoins en électricité vont doubler dans les dix ans pour assurer son offre de trolleybus, développer le métro et lancer son futur tram.

À noter par ailleurs que la compagnie Lausanne-Echallens-Bercher (LEB), dont la gestion opérationnelle est assurée par les TL, n'est pas parvenue non plus à conclure de contrat.

Situation paradoxale

Dans l'attente d'un nouveau contrat, les TL prévoient de s'approvisionner au jour le jour, avec des tarifs estimés entre 40 et 65 centimes le kilowattheure, soit un surcoût de quelque 20 millions de francs sur un an. "Mais ce chiffre reste encore théorique, les tarifs fluctuant énormément", souligne un porte-parole des TL.

Il précise que cet éventuel surcoût sera, sous réserve d'être accepté par le Conseil d'administration, majoritairement couvert par les communes et le canton. Le transporteur compte aussi faire des économies.

Mais la situation interroge, puisque la Ville de Lausanne est à la fois actionnaire des TL et propriétaire des SIL. "Cocasse", concède le municipal lausannois Xavier Company, interrogé lundi. "Mais le système est très régulé, nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. Nous sommes en train de réfléchir sur la manière d'atténuer un tout petit peu cette hausse sans que ça ne se répercute complètement sur les ménages", poursuit-il.

Situations diverses en Suisse romande

Ailleurs en Suisse, d'autres entreprises de transports publics sont aussi confrontés à la hausse des prix de l'énergie. À Berne, par exemple, BernMobil est encore en négociations pour un éventuel contrat en 2023.

Les Chemins de Fer du Jura, eux, ont deux contrats d’électricité, afin de ne pas être dépendants d’un seul fournisseur. L'un court jusqu'en 2024, tandis que l'autre verra le prix du kilowattheure multiplié par neuf l'an prochain, soit un surcoût d'un million de francs.

À Fribourg, les TPF ont un contrat qui court jusqu'à la fin 2023. À Neuchâtel, les TransN sont tranquilles jusqu'à fin 2024, avec deux contrats à prix fixes, tandis qu'à Genève, les TPG bénéficient d’un contrat à long terme.

>> Les précisions dans le 12h30 :

Le contrat d'électricité pour 2023 n'est pas renouvelé pour les Transports publics lausannois. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
Le contrat d'électricité pour 2023 n'est pas renouvelé pour les Transports publics lausannois / Le 12h30 / 2 min. / le 24 octobre 2022

Julie Rausis/jop avec ats

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