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Aucun acte répréhensible mais des défaillances dans la gestion de l'hôpital de Rennaz (VD)

Deux audits pointent du doigt de grosses lacunes dans la gestion de l'HRC. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Le Conseil d'Etat vaudois a tardé à réagir face à la situation de l'HRC / Le Journal horaire / 26 sec. / le 24 mai 2022
La Commission d'enquête parlementaire sur l'Hôpital Riviera-Chablais a livré mardi son rapport. Elle n'a constaté aucun acte répréhensible ou malversation, mais plusieurs défaillances. Elle accuse notamment le Conseil d'Etat vaudois et le Grand Conseil d'avoir tardé à réagir.

Instituée le 30 mars 2021, cette Commission d'enquête parlementaire (CEP) liste plusieurs constats dans un rapport long de 173 pages. Elle écrit notamment que le Conseil d'Etat et le Grand Conseil vaudois étaient au courant "des difficultés financières croissantes" de l'institution hospitalière, et que "leur inaction face à la situation est en partie à l'origine de la crise financière qui a éclaté au grand jour en avril 2020".

>> Plus de détails sur cette commission : Une commission d'enquête parlementaire sur l'hôpital de Rennaz

Inaction et "laxisme"

Cette crise avait contraint les cantons de Vaud et du Valais à réagir d'urgence en octroyant des garanties d'emprunt supplémentaires pour 70 millions de francs (400 millions en tout). Un soutien de 125 millions de francs sur quinze ans avait aussi été accordé à l'hôpital pour lui permettre d'éponger ses pertes et de retrouver des comptes équilibrés en 2026.

Selon le rapport, le Conseil d'Etat vaudois a été informé "régulièrement" dès 2015 que la prévision du coût final du nouvel hôpital de Rennaz allait excéder le montant de la garantie. Malgré ça, "il n'a pas pris les mesures adéquates pour remédier à cette situation". Le Grand Conseil est également accusé d'un certain "laxisme".

Pas de business plan

Quant au Conseil d'établissement et à la direction de l'HRC, ils sont restés sourds aux alertes de la directrice financière. Selon la commission, cette dernière a évité que l'hôpital ne tombe en cessation de paiement en contractant deux emprunts à court terme de 10 millions de francs.

Parmi les autres constats, il ressort aussi que le nouvel hôpital - qui a permis de regrouper cinq sites hospitaliers de la région - ne disposait pas de véritable modèle d'affaires. Un outil qui accompagne pourtant toute création entreprise pour définir sa mission, sa clientèle, ses ressources humaines ou encore son financement. Il ne proposait pas non plus de vision claire des orientations stratégiques voulues" par les cantons de Vaud et du Valais.

La CEP ne souhaite pas commenter son rapport avant qu'il ne soit présenté devant le Grand Conseil le 7 juin. Les députés et les députées doivent pouvoir se faire "leur propre appréciation, sans biais ni influence".

ats/jop

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Le Conseil d'Etat propose "une autre vision"

Dans un communiqué diffusé après la publication du rapport, le Conseil d'Etat explique qu'il n'a pas "la même appréciation que la CEP sur un certain nombre de constats", notamment sur la surveillance et les aspects financiers.

Le gouvernement vaudois souligne que les coûts de construction ont été maîtrisés et que ceux liés à l'exploitation étaient conformes aux prévisions, mais que la baisse de l'activité (liée notamment au déménagement) a provoqué une baisse des recettes. Le canton dit alors avoir pris "des mesures de correction immédiates" et ordonné des audits pour comprendre ces difficultés.