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Botox et acide hyaluronique: les instituts de beauté vaudois pas toujours en règle

Gros plan sur une main tenant une seringue. [Depositphotos - BrianAJackson]
Gare aux injections de botox ou dʹacide hyaluronique par des personnes non qualifiées / On en parle / 13 min. / le 2 mars 2022
Le Département vaudois de la santé publique et de l'action sociale (DSAS) a mis en garde lundi la population contre les injections de Botox et d’acide hyaluronique par des personnes non qualifiées. Une procédure pénale a été ouverte contre un centre esthétique de la région lausannoise.

Le Ministère public vaudois a ouvert une procédure pénale contre l'exploitante d'un centre d'esthétique de la région lausannoise, qui pratiquait des interventions illégalement avec des produits non conformes achetés sur Internet. Il ne s'agit pas d'un cas isolé, selon les autorités, qui appellent à la prudence depuis lundi.

Le DSAS rappelle que l’injection à des fins esthétiques de Botox ou d’acide hyaluronique est un acte médical encadré. "Le Botox et l’acide hyaluronique sont utilisés pour aplanir les rides et les sillons. L’acide hyaluronique est utilisé pour combler les rides, tandis que le Botox les fait disparaître grâce à d’autres mécanismes", explique le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker à la RTS.

Des exigences strictes

Les produits et dispositifs médicaux utilisés lors des injections doivent répondre à des exigences strictes et ne peuvent être administrés que par un médecin, ou dans certains cas par une infirmière ou un infirmier spécialisé sous la responsabilité directe d’un médecin. En cas d’infraction à ces règles, les responsables des établissements s’exposent à de lourdes accusations: pratique illégale de la médecine, atteinte à l’intégrité si le patient est lésé, ou encore usage de produits illégaux ou de manière illégale.

Dans tous les cas, les esthéticiens et esthéticiennes ne sont pas habilités à procéder à ce type d’injection. Pourtant, c’est ce qu’il s’est produit dans un centre d’esthétique de la région lausannoise qui procédait à ces actes sans les qualifications requises. À la suite d’une perquisition de la police le 25 janvier 2022, du matériel a été saisi, dont un grand nombre de produits, dispositifs médicaux et appareils laser, achetés sur internet via des sites ne répondant manifestement pas aux exigences légales. L’exploitante, qui sera poursuivie, n’avait de plus pas les qualifications requises pour utiliser ces produits et dispositifs.

S’informer avant de prendre rendez-vous

Le médecin précise que dans ce domaine de l’esthétisme, la demande et l’offre sont très hautes. La compétition entre salons est rude, et des établissements mal intentionnés pourraient profiter du manque de connaissance des patients. "Nous recevons régulièrement des plaintes de personnes ayant subi des injections, et qui sont insatisfaites du résultat. Il y a les questions des tarifs et du périmètre d’activité que les gens ne connaissent pas forcément", précise Karim Boubaker. "Les personnes voulant se faire injecter du Botox ou autre doivent se renseigner avant de prendre rendez-vous. Le site internet du salon mentionne en général le nom du médecin qui s’occupe de ces interventions. S’il n’est pas mentionné ou absent le jour du rendez-vous, mieux vaut tourner les talons." Comme en médecine, le patient a également le droit de poser des questions au spécialiste.

Karim Boubaker tient à préciser que le risque zéro n’existe pas, même si l’on se rend chez un médecin spécialisé. "Cependant, les accidents comme les infections ou l’injection des produits aux mauvais endroits y sont nettement moins fréquents car ces médecins sont formés et acquièrent leurs produits de manière légale, validés par nos autorités."

En cas d’injection de Botox ou d’acide hyaluronique non encadrée, le médecin invite les patients et les patientes à se rendre chez leur médecin ou à appeler le DSAS. Même si le procédé semble long et fastidieux, il encourage également les personnes lésées à déposer une plainte pénale.

Sujet radio et propos recueillis par Theo Chavaillaz et Jérôme Zimmermann

Adaptation web: ms/ATS

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