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Les Vert'libéraux vaudois en quête de figures fortes

Les Vert'libéraux vaudois étaient bien présents lors des élections communales de mars 2021. [Keystone - Laurent Gillieron]
Les Verts Libéraux en quête de personnalités fortes / La Matinale / 3 min. / le 1 décembre 2021
Jeune parti en pleine ascension cherche figures politiques fortes. Ce pourrait être la petite annonce des Vert'libéraux dans le canton de Vaud et plus largement en Suisse romande. Le parti doit affronter l'après Isabelle Chevalley et s'armer à l'approche des élections cantonales vaudoises.

Ils sont les grands gagnants des sondages. Leur positionnement à la fois écologiste et libéral séduirait 9,8% des personnes interrogées dans le dernier baromètre électoral SSR, réalisé mi-octobre. C'est deux points de pourcentage de plus que lors des dernières élections fédérales. Particulièrement sensibles aux idées vertes libérales, les moins de 35 ans placent le parti dans leur top 4, selon le chercheur et politologue Claude Longchamp.

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Depuis leur création, il y a une quinzaine d’années à Zurich, les Vert’libéraux ont su se profiler sur l'environnement, l'Europe, la digitalisation et quelques thèmes de société. On leur doit par exemple la votation sur le mariage pour tous, explique Claude Longchamp.

Manque de personnalités mûres

Ce qui fait défaut en revanche, ce sont "des candidats fiables, connus, compétents et crédibles" constate le spécialiste. Pour avoir du succès, il faut gagner une élection au scrutin majoritaire. Or, ce système pénalise les partis au centre, contraints de s'allier avec la gauche ou la droite. Les Vert'libéraux sont ainsi bien représentés dans les parlements, mais quasiment absent des exécutifs cantonaux et des grandes villes.

"C'est juste une question de temps", rassure Tiana Moser, la cheffe du groupe des Vert'libéraux à Berne. Selon elle, le parti a une relève qui va s'affirmer ces prochaines années.

L'après Isabelle Chevalley

Le parti s'est pourtant construit autour de personnalités fortes, qui ont osé claquer la porte des Verts ou du PLR. En Suisse romande, Isabelle Chevalley tourne le dos au Parti libéral pour fonder en 2010 le parti Vert'libéral vaudois, première section romande. Après dix ans au Conseil national, elle vient de prendre sa retraite politique.

>> Le portrait d'Isabelle Chevalley dans Forum :

Portrait d'Isabelle Chevalley, figure de la politique suisse
Portrait d'Isabelle Chevalley, figure de la politique suisse / Forum / 3 min. / le 17 novembre 2021

Elle laisse sous la coupole le Genevois Michel Matter, un parlementaire qui compte, et le Vaudois, François Pointet, plus discret. Sa remplaçante est Céline Weber Koppenburg, qui illustre bien le défi de la relève pour ces partis qui grandissent vite.

Céline Weber Koppenburg, à gauche, lors du premier jour de la session des Chambres fédérales, le 29 novembre 2021. A droite se trouve Patricia von Falkenstein (LPS-BS). [Keystone - Alessandro della Valle]

Céline Weber Koppenburg est en effet une inconnue, propulsée directement à l'échelon fédéral, portée par son CV. Elle est scientifique, spécialiste en énergie, un profil qui peut parler aux électeurs sensibles à la cause, et qui n'est pas sans rappeler la trajectoire d'une autre novice, celle de la climatologue Valentine Python, élue en 2019 au Conseil national, à la surprise des Verts vaudois.

Le politologue Claude Longchamp ne s'en étonne pas, et y lit "le propre des partis qui ont une bonne réputation en ce qui concerne les grands problèmes de la Suisse". Mais la politique suisse fonctionne dans les cantons et dans les villes. Chaque parti gagne doit avoir du personnel à ces échelons là pour être respecté et espérer faire des alliances.

Objectif: se profiler

Le jeu de la relève et celui des alliances sont justement les défis que doivent affronter les Vert'libéraux vaudois en vue des élections cantonales de mars 2022. Le parti fixera sa stratégie mi-décembre.

Leur présidente, Claire Richard, est assez lucide sur l'après Isabelle Chevalley. "Nous n'avons pas de phares de cette force, mais beaucoup de lumières qui brillent. Plusieurs candidats ont été élus dans des exécutifs communaux et il faut leur laisser le temps de se faire un nom et une image".

Dans la course au Conseil d'Etat, deux options sont envisagées par la direction du parti : s'allier avec le PLR et Le Centre ou faire campagne seul.

En cas d'alliance, le candidat pourrait être le conseiller national François Pointet. Si le parti part seul, il envisage de présenter un duo choisi parmi cinq personnes auditionnées ces prochains jours. Le but serait alors de profiler de nouvelles têtes, de participer au débat et pas forcément de décrocher tout de suite un siège au gouvernement cantonal, concède Claire Richard. Une preuve qu'il n'y a pas de personnalités qui s'imposent, même si le parti n'a cessé de croître ces dernières années.

Julie Rausis

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