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La municipalité d'Yverdon-les-Bains souhaite des théâtres plus égalitaires

Le théâtre Benno Besson, l'une des deux institutions communales d'Yverdon-les-Bains, avait déjà fait de l'égalité homme-femme une réalité dans sa programmation. [keystone - Jean-Christophe Bott]
Yverdon-les-Bains demande des théâtres égalitaires dès la prochaine saison artistique / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021
La Municipalité d'Yverdon-les-Bains enjoint ses deux institutions communales de programmer autant de metteurs en scène que de metteuses en scène, autant de comédiens que de comédiennes dès la prochaine saison, a appris la RTS. Une mesure politique bien accueillie par les directions, mais pas toujours évidente à mettre en œuvre.

Pour les autorités yverdonnoises, le déclic a lieu en 2020. Plusieurs changements à la tête de leurs institutions culturelles leur ont fait réaliser que les directions des théâtres se masculinisaient indéniablement.

Un nouvel objectif est alors intégré dans la politique culturelle du chef-lieu du Nord vaudois pour la saison artistique 2021-2022: mettre à l'affiche autant de femmes que d'hommes.

Un dessein déjà devenu réalité au Théâtre Benno Besson dirigé par Georges Grbic. Et pour lui, il ne s'agit en aucun cas d'une contrainte, mais d'une volonté pleinement assumée. "Il faut que ça soit une forme de modèle, pour montrer à la population d'une manière claire que le visibilité des femmes dans l'art ne devrait plus être un problème", explique-t-il au micro de La Matinale ce mardi.

Plusieurs études le confirment

Plusieurs études suisses corroborent d'ailleurs l'observation faite par la ville d'Yverdon-les-Bains, montrant que les femmes ne sont que peu visibles en tant que cheffes d'orchestre ou metteuses en scène. Une absence également remarquée dans certaines disciplines, comme le souligne Sylvain Maradan, directeur de l'autre scène yverdonnoise, l'Echandole, qui en a fait l'expérience.

"On a certains styles comme le théâtre d'improvisation, très présent à l'Echandole, qui est majoritairement masculin. Après, on a de la musique jazz. Malgré le fait que cette année on a beaucoup de femmes, elles sont souvent entourées de musiciens", déplore-t-il.

>> Lire aussi : Une étude détaille les inégalités hommes femmes dans la culture

Pas de dogmatisme

Si la municipalité souhaite plus de parité dans ses théâtres, elle exclut tout dogmatisme, promet Carmen Tanner, la vice-syndique d'Yverdon en charge de la culture. Ce que Pauline Epiney, metteuse en scène active en Suisse romande, voit plutôt d'un bon œil.

Selon elle, ce sont avant tout certains thèmes qui peinent encore à se faire une place sur scène. "J'aborde des thématiques qui sont parfois féministes, ou qui questionnent la notion de genre. Et c'est vrai que j'ai la sensation que parfois ça peut être un frein pour certains programmateurs ou programmatrices d'aborder ces questionnements-là avant d'avoir vu le spectacle."

A noter qu'ailleurs en Suisse romande, la ville de Genève a instauré une mention dans les conventions qui la lie aux associations. Depuis 2018, les projets culturels doivent tendre à une parité dans leur programmation.

Julie Rausis/fgn

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