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A Lausanne, le PLR et le PS se livrent bataille sur leurs budgets de campagne

La municipale socialiste Florence Germond et la candidate Emilie Moeschler en campagne sur le marché de la Palud à Lausanne, le 12 décembre 2020. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Le Parti Socialiste mène une campagne coûteuse pour les élections communales à Lausanne / Forum / 1 min. / le 10 février 2021
"Budget de campagne: Le PLR Lausanne dépense 39% de moins que le Parti socialiste (PS) Lausanne." Avec ce tweet publié mardi soir, le PLR de la capitale vaudoise attaque bille en tête le parti qui domine la vie politique lausannoise depuis trois décennies.

L’illustration du tweet du PLR lausannois représente deux tartines recouvertes de confiture. La gelée rouge déborde de partout, alors que la confiture bleue est parfaitement contenue. La provocation est assumée par le PLR.

"Nous faisons vivre cette campagne. Nous mettons le PS, qui ne cesse de se plaindre, devant ses propres contradictions. Le parti de l'argent, ultra majoritaire, c'est lui!", explique le président de la section lausannoise du PLR Philippe Miauton, mercredi, dans Forum.

Le président du PS Lausanne Denis Corboz regrette cette agressivité. Selon lui, le budget de campagne 2021 de son parti est le même qu'il y a cinq ans. Il souligne également que tout l'argent du PS Lausanne provient de ses membres et non des dons de l'économie comme pour le PLR.

Avec un budget de 253’000 francs, le PS souhaite conserver ses trois sièges à l'exécutif de la capitale vaudoise. De son côté, avec 155’000 francs, le PLR espère arracher un deuxième fauteuil.

Changement de climat

C'est un virage stratégique dans la communication politique vaudoise. Le vocabulaire du PLR Lausanne ressemble désormais à celui du PS Suisse. Le PLR de la capitale vaudoise "même ultraminorisé gardait dans son subconscient l'idée qu'il était un parti de gouvernement", soit consensuel, docile et peu combatif, explique l’historien des droites Olivier Meuwly.

Une nouvelle génération de politiciens, qui a fait ses premières armes dans les sections nationales, est toutefois venue chambouler ces principes. Elle fait bouger les lignes, met en exergue les paradoxes et retourne les arguments de ses adversaires contre eux. Dans le cas précis, c'est l'argent.

Ce même argument que le PS Suisse, minoritaire, avance souvent contre la droite majoritaire sur le plan national. Sauf qu'à Lausanne, le petit, c'est le PLR et qu'il utilise les armes de tous les minoritaires, notamment la provocation.

Xavier Alonso/vajo

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