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Le suspect de Morges a avoué et dit avoir agi pour "venger le Prophète"

Le suspect de Morges a avoué et dit avoir agi pour "venger le Prophète"
Le suspect de Morges a avoué et dit avoir agi pour "venger le Prophète" / Forum / 4 min. / le 16 septembre 2020
Le meurtrier présumé d'un homme de 29 ans, samedi soir à Morges, est passé aux aveux en justifiant son crime par "vengeance contre l'Etat suisse", révèle mercredi la RTS. Il s'avère par ailleurs qu'il ne résidait pas dans un endroit approprié, à savoir une chambre d'hôtel. Une place dans un établissement psychiatrique était alors recherchée.

Considéré comme un danger pour la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse depuis 2017 par le Service de renseignement de la Confédération, le Vaudois Omer A., 26 ans, est passé à l’acte samedi dernier, tuant à coups de couteau un passant devant un restaurant kebab à Morges.

Arrêté le lendemain en possession de l’arme du crime et notamment d’un exemplaire du Coran, il a justifié son crime par "vengeance contre l’Etat suisse" en s’en prenant à un quidam représentant sa population. Il a aussi dit qu’il s’agissait de "venger le Prophète", a révélé à mercredi à la RTS une source proche de l'enquête.

"Acte à caractère terroriste"

Selon une source sécuritaire fédérale, il s’agit clairement d’un "acte à caractère terroriste". Le jeune homme, déséquilibré psychiquement, en rupture avec sa famille turco-suisse établie dans l’ouest lausannois, était surveillé activement depuis 2017 comme un individu radicalisé.

Il a été incarcéré en avril 2019 après avoir tenté de mettre le feu à une station d’essence de Prilly (VD) dans son quartier. Il a été libéré de prison préventive au mois de juillet de cette année, a révélé la RTS. Et il a échappé au filet social et psychologique mis en place par le Ministère public de la Confédération en concertation avec les autorités vaudoises.

Flou autour de sa libération

Comme il était déjà dans le radar des Services de renseignements pour soupçon de radicalisation depuis 2017, c'est le Parquet fédéral qui s'est saisi du dossier et qui a géré sa détention préventive.

Pour quelles raisons a-t-il été relâché cet été, malgré un profil violent et déséquilibré et sous quelles conditions?

Un communiqué du MPC diffusé mercredi après-midi explique que des mesures de substitution comprenaient notamment un couvre-feu nocturne, une obligation de s'annoncer et l'interdiction du port d'armes. Jusqu'à l'homicide, le MPC affirme "n'avoir été informé d'aucune violation des mesures de substitution imposées qui aurait justifié une nouvelle remise en détention".

Dans l'entourage proche, la famille refuse de s'exprimer. Les liens avec le suspect sont rompus depuis plus d'une année. La famille a toutefois régulièrement collaboré avec la police pour tenter d'endiguer la radicalisation d'Omer A.

>> Lire aussi : Le MPC reprend l'enquête sur l'homicide de samedi soir à Morges

Le responsable de l'attaque mortelle de Morges était déjà sous surveillance du SRC.
Le responsable de l'attaque mortelle de Morges était déjà sous surveillance du SRC. / 19h30 / 2 min. / le 16 septembre 2020

Ludovic Rocchi

>> Voir aussi le sujet du 19h30:

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Jacqueline de Quattro pour un renforcement de l'arsenal anti-terroriste

"C'est choquant", a réagi la conseillère nationale Jacqueline de Quattro (PLR/VD) dans l'émission Forum. Faisant référence aux affaires Adeline et Marie, elle a déclaré ne pas comprendre que des individus dangereux soient libres.

Un renforcement de l'arsenal anti-terroriste est actuellement discuté au Parlement. Des mesures jusqu'à l'arrêt domiciliaire sont prévues. La conseillère nationale regrette que certains de ses collègues s'y opposent et jugent ces nouvelles mesures "liberticides". "Nous avons la preuve qu'il y a des risques réels de terrorisme sur notre territoire", a-t-elle affirmé.

Suspect du meurtre de Morges: interview de Jacqueline De Quattro
Suspect du meurtre de Morges: interview de Jacqueline De Quattro / Forum / 4 min. / le 16 septembre 2020