Publié

Le canton de Vaud renforce son aide aux victimes d'agressions sexuelles

Une vue de l'entrée de l'Hôpital intercantonal de la Broye à Payerne. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Le canton de Vaud renforce son aide aux victimes d'agressions sexuelles: interview de Rebecca Ruiz / Forum / 5 min. / le 14 juillet 2020
Pour faciliter la prise en charge des victimes d’agressions sexuelles, le canton de Vaud a décidé d'innover. Désormais, les constats médico-légaux pourront être réalisés dans les hôpitaux régionaux et non plus uniquement au CHUV.

Ce concept est une première en Suisse romande. Dès mercredi, une victime d’agression sexuelle pourra se rendre pour un examen complet dans les hôpitaux d’Yverdon-les-Bains, de Rennaz ou de Payerne. Les hôpitaux de Nyon et de Morges suivront à la fin du mois.

Binôme présent en tout temps

Ces hôpitaux d’intérêt public auront désormais un gynécologue et un médecin légiste à disposition 24h sur 24h, 7 jours sur 7, avec chacun un rôle bien précis.

"Le rôle du médecin légiste est de faire le constat de médecine légale, de créer un rapport dans lequel il mettra aussi les constatations gynécologiques, mais qui soit adapté au vocabulaire et à la justice pour que la patiente puisse s'y référer si elle veut porter plainte", explique Julien Ombelli, directeur médical de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains, mardi dans le 12h30.

"Nous, les hôpitaux régionaux, n'avons pas ces compétences", souligne-t-il. "Et le fait que les médecins légistes viennent faire ce constat et cet examen clinique avec nos gynécologues augmente la compétence pour la prise en charge des patientes".

Eviter de faire revivre deux fois le traumatisme

Ce rapport établi conjointement sera ensuite très précieux si la victime veut porter plainte, même si le document n'est pas obligatoire.

L'objectif est d'éviter à une victime de devoir traverser le canton pour un constat. Mais il s'agit aussi et surtout d'éviter de revivre le traumatisme d’un examen au CHUV si elle est d’abord passée dans un hôpital régional pour les premiers soins.

Du point de vue médico-légal, cela permet au médecin qui récolte les traces sur le corps d’intervenir très rapidement - avant la disparition des preuves.

Encourager les plaintes

La conseillère d’Etat vaudoise en charge de la Santé, Rebecca Ruiz, espère aussi que ce concept permettra d’augmenter les dénonciations de violences sexuelles. Pour l’heure, seuls 8% des cas sont dénoncés en moyenne chaque année en Suisse.

Virginie Gerhard/oang

Publié