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Le magnétiseur d'Orbe condamné à 15 ans de prison pour viols et contraintes

Le magnétiseur soupçonné d'avoir abusé d'une vingtaine de femmes a été condamné à 15 ans de prison par le Tribunal Criminel du Nord vaudois. Il va faire appel.
Le magnétiseur soupçonné d'avoir abusé d'une vingtaine de femmes a été condamné à 15 ans de prison par le Tribunal Criminel du Nord vaudois. Il va faire appel. / 12h45 / 2 min. / le 7 juillet 2020
Poursuivi pour avoir abusé d’une vingtaine de femmes entre 2008 et 2018, un magnétiseur du Nord vaudois a été condamné lundi à 15 ans de prison. Cet ancien policier âgé de 66 ans a notamment été reconnu coupable de plusieurs viols et contraintes sexuelles.

Ancien gendarme français installé en Suisse depuis l'an 2000, il était accusé d'un total d’une trentaine d’infractions qui se sont étalées sur une dizaine d'années et ont pris fin avec son arrestation en novembre 2018. Il a été reconnu coupable de viol, acte d’ordre sexuel avec des personnes dépendantes ou incapables de discernement, contrainte sexuelle, extorsion par métier, usure par métier, chantage et abus de détresse.

>> Lire à ce sujet : Un "magnétiseur" abuseur face à 18 de ses victimes à Lausanne

Son avocate Véronique Fontana, qui avait plaidé l’acquittement, a annoncé qu'elle fera appel de cette condamnation auprès du Tribunal cantonal. "Ce jugement est totalement excessif et dédouane les plaignantes de la moindre once de responsabilité individuelle, comme si elles avaient été totalement dénuées de libre-arbitre lors dans cette affaire", s’est indignée la femme de loi.

Il leur a fait signer un consentement écrit

Le Tribunal d'arrondissement du Nord vaudois - délocalisé dans le bâtiment du Tribunal cantonal de l’Hermitage à Lausanne à cause de la pandémie de Covid-19 - a suivi le procureur Laurent Contat, qui avait requis 15 ans de prison ferme à l’issue d’un procès fleuve qui a duré une semaine. Le représentant du Ministère public n’avait pas demandé de mesure d’internement, mais une interdiction d’exercer de dix ans. Il a également été entendu sur ce point.

"Le Tribunal a acquis l’intime conviction que les témoignages des victimes sont de bonne foi, contrairement à celui du prévenu", a souligné son président Gabriel Hersch, qui a retenu pas moins de huit viols et neuf contraintes sexuelles dans cette affaire. Il a fustigé les "contraintes d’ordre psychique" du pseudo-guérisseur, sa capacité à isoler ses victimes et à systématiquement réorienter les problématiques de ses patientes vers des problèmes sexuels. Il a également souligné le fait que le sexagénaire ait fait signer à plusieurs des victimes un consentement écrit à des rites occultes avec des rapports sexuels.

Les "déclarations contradictoires" du magnétiseur-abuseur, sa "capacité à réarranger la vérité" et ses "explications fumeuses et grotesques" comme quoi il serait pour ses victimes une sorte "d’ange gardien asexuel" ont aussi été mentionnées par le président.

>> Le compte-rendu de Fabiano Citroni dans le 19h30 :

Verdict de culpabilité dans l'affaire du magnétiseur-abuseur: le commentaire de Fabiano Citroni
Verdict de culpabilité dans l'affaire du magnétiseur-abuseur: le commentaire de Fabiano Citroni / 19h30 / 1 min. / le 6 juillet 2020

Plusieurs milliers de francs extorqués

Le Tribunal a également relevé que les victimes étaient si atteintes dans leur liberté de décision qu'elles ont été amenées à le rémunérer pour ses abus. L'homme a ainsi extorqué des sommes de plusieurs milliers de francs à ses victimes pour procéder sur elles à des actes de désenvoûtement ou de guérison "grâce aux énergies", qui passaient bien souvent par des actes d’ordre sexuel censément thérapeutiques. Et ce, en sus de la facturation des séances pour lesquelles ses victimes étaient venues vers lui.

Ces jeunes femmes, dont certaines avaient moins de 18 ans à l'époque des faits, étaient en détresse ou perdues. Elles venaient souvent vers le magnétiseur pour des problèmes de santé ou de relations amoureuses.

L’homme devra aussi verser près de 150'000 francs de tort moral à ses victimes. A l'énoncé du verdict, le sexagénaire, qui n’a toujours concédé que des attouchements "thérapeutiques" ou des rapports sexuels consentis, est apparu impassible. Plusieurs de ses victimes se sont elles montrées émues aux larmes.

ats/vic

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