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Elire un municipal est une chose, mais le garder en est une autre

Niché dans le vallon du Nozon, Romainmôtier est en fait une ville, reconnue comme telle au XVIe siècle. [RTS - L'Illustré]
Le rôle de municipal dans les communes vaudoises est de plus en plus lourd à porter / Le Journal horaire / 1 min. / le 22 novembre 2019
Dimanche, une trentaine de communes vaudoises vont renouveler leur exécutif. On votera à Montreux ou à Rolle mais aussi et surtout dans de petites localités où de nombreux municipaux abandonnent en cours de mandat. Il existe pourtant des pistes pour revaloriser cette fonction.

Oeuvrer en tant que municipal dans un village, cela veut souvent dire travailler davantage que prévu, faire face à des tâches complexes avec à la clef peu de reconnaissance.

C'est aussi l'obligation pour ces élus d'être polyvalents. C'est ce qu'explique Fabrice de Icco, municipal puis syndic pendant 17 ans. Il est aujourd'hui préfet du district du Jura-Nord vaudois: "Il faut des municipaux qui sachent à la fois s'occuper d'une conduite d'eau, rédiger une lettre, un rapport ou un postulat (...) parfois, c'est un peu la quadrature du cercle pour des gens qui font surtout preuve de bonne volonté pour servir le bien commun".

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Des regroupements sans fusion ?

Pour cette raison, beaucoup de municipaux démissionnent au cours de leur législature. Parmi les pistes pour résoudre ce problème, on évoque souvent la fusion des communes. Celles-ci suscitent cependant une sérieuse résistance dans le canton de Vaud.

Pour éviter cet obstacle, une autre idée gagne en popularité. Regrouper les administrations communales. "Dans certains cantons suisses-allemands, des solutions arrivent avec la création de sortes de centres administratifs et opérationnels intercommunaux où plusieurs communes, sans fusionner, se greffent pour réaliser les tâches principales des communes", explique Claudine Wyssa, présidente de l'Union des communes vaudoises.

Valoriser avec une meilleure rémunération

Pour rendre la position plus attractive, il faudrait sans doute également mieux rémunérer les municipaux et limiter les écarts entre les communes riches et les autres, estime de son côté Fabrice de Icco.

Pour Fabrice de Icco, tout ceci passe par un changement de système: "De manière générale, on pourrait explorer la piste d'une sorte d'assurance perte de gain comme pour le service militaire ou le service civil (...) cela permettrait de reconnaître que le travail d'un municipal ou d'un syndic est aussi quelque chose qui sert l'ensemble de la société.

A Fribourg, le canton a déjà pris des mesures. Cette année, il a mis sur pied un groupe ad hoc réunissant préfets et communes, avec pour mission de rendre plus attractive la fonction d'élu municipal.

Sujet radio: Martine Clerc

Adaptation web: Tristan Hertig

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