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Le bras droit de Jacqueline de Quattro sous enquête administrative

Le Conseil d’Etat vaudois ouvre une enquête sur Nicolas Chervet, bras droit de Jacqueline de Quattro
Le Conseil d’Etat vaudois ouvre une enquête sur Nicolas Chervet, bras droit de Jacqueline de Quattro / Forum / 2 min. / le 19 novembre 2019
A la suite d'allégations de dysfonctionnements, le Conseil d’Etat vaudois a confirmé à la RTS avoir lancé une enquête administrative au début du mois à l'encontre de Nicolas Chervet, n°2 de la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro. Le quotidien 24 Heures en a lui aussi fait état ce mardi.

Dans une prise de position adressée à la RTS ce mardi, Nicolas Chervet dit prendre acte de la décision du gouvernement vaudois.

"Je participerai pleinement et en toute transparence à cette enquête, laquelle devrait permettre à chacun(e) d’exprimer son ressenti et sa compréhension des choses devant une entité neutre et indépendante. Dans l’attente des conclusions de l’enquête, j’entends me consacrer au plus près de ma conscience aux tâches qu’impliquent ma fonction", a-t-il transmis par écrit.

>> Ecouter aussi l'interview de Vincent Grandjean, chancelier d'Etat vaudois :

Vincent Grandjean, ancien chancelier de l'Etat de Vaud. [Keystone - Christian Brun]Keystone - Christian Brun
Le bras droit de Jacqueline de Quattro sous enquête administrative / Le Journal horaire / 1 min. / le 19 novembre 2019

Climat délétère depuis 2014

Cette enquête sur l'atmosphère de travail dans les services de Jacqueline de Quattro, confiée à un mandataire externe, "a pour but d'établir les faits et d'analyser le management, l'organisation et les processus pouvant influencer le climat de travail" au sein du secrétariat général du Département du territoire et de l'environnement (DTE), a indiqué la Chancellerie à la RTS ce mardi après-midi.

Jacqueline de Quattro, qui quitte le Conseil d'Etat pour le Conseil national, a jusqu'ici toujours maintenu sa confiance envers son numéro 2.

Le Temps révélait en décembre 2018 déjà l'atmosphère délétère régnant dans le secrétariat général du DTE depuis 2014. Le journal faisait état de nombreux départs, plusieurs collaborateurs étant atteints dans leur santé. La situation ne semble pas s'être améliorée, puisque le Conseil d'Etat a ouvert une enquête administrative il y a environ 2 semaines.

>> Les précisions de Patrick Le Fort dans le 19h30 :

Patrick Le Fort : "Jacqueline de Quattro vit une fin de mandat compliquée au Château cantonal."
Patrick Le Fort : "Jacqueline de Quattro vit une fin de mandat compliquée au Château cantonal." / 19h30 / 1 min. / le 19 novembre 2019

Martine Clerc/Patrick Le Fort/ebz

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Un homme sanctionné par la justice

Le secrétaire général de Jacqueline de Quattro a fait les gros titres de la presse pour une autre affaire récemment. Le 4 octobre, 20 Minutes révèlait la condamnation en août dernier de Nicolas Chervet par le procureur général à une amende de 2000 francs pour violation d'une obligation en cas d'accident et violation simple de la loi sur la circulation routière.

Le secrétaire général du DTE, par ailleurs ancien commandant remplaçant de la gendarmerie vaudoise, a donné un faux nom et un faux numéro de téléphone à une conductrice, après un accrochage dans un parking en décembre à Prilly. Jacqueline de Quattro affirmait alors lui avoir "remonté les bretelles" suite à cette affaire, mais que cela n'entamait pas la confiance qu'elle lui portait. Pour elle, il ne s'agissait pas d'un fait grave.

Rebelote quelques jours plus tard dans un article de 24 Heures: Jacqueline de Quattro répétait que Nicolas Chervet conservait sa confiance. La conseillère d'Etat précisait cette fois à nos confrères qu'elle avait adressé un blâme au haut fonctionnaire. A la question:"est-ce suffisant?", Jacqueline de Quattro avait répondu: "Cette erreur a déjà été sanctionnée à la fois par le procureur et par sa cheffe de département."

Selon la Chancellerie, le Conseil d'Etat sera appelé à se prononcer ultérieurement sur ces deux contraventions à la loi sur la circulation routière.

Dernier Grand Conseil vaudois pour Jacqueline de Quattro

Cette enquête administrative intervient alors que Jacqueline de Quattro prépare son départ du Conseil d'Etat vaudois pour siéger au Conseil national. Elle a fait ses adieux mardi au Grand Conseil.

"C'est avec émotion et gratitude" que la ministre, élue à Berne le 20 octobre dernier, a salué les députés. "Merci pour les échanges, parfois tumultueux, intensifs, riches et toujours respectueux", a-t-elle poursuivi. Le Conseil d'Etat, à l'exception de Béatrice Métraux, était présent pour l'occasion. A l'heure de tirer un bilan de son action, la libérale-radicale a notamment énuméré la réforme policière, la loi sur l'énergie, le climat ou la loi sur la violence domestique. "Ces belles avancées se sont réalisées grâce à la culture du compromis", a-t-elle insisté.

Au gouvernement depuis 2007, Jacqueline de Quattro a d'abord dirigé le Département de la sécurité et de l'environnement. En 2014, à la suite d'un remaniement, elle se retrouve à la tête du Département du territoire et de l'environnement.

La ministre quittera ses fonctions le 30 novembre et l'élection complémentaire est agendée au 9 février. Les militants de la Grève du climat ont annoncé qu'ils s'y présentaient. Ils tireront leur candidat au sort juste avant le dépôt des listes fixé au 23 décembre. La députée PLR et syndique de Payerne Christelle Luisier fait figure de favorite, elle est pour l'heure candidate à la candidature.