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Le forcené de Daillon doit être entendu par la justice valaisanne

Retour sur la tuerie de Daillon, faits et témoignages - Le 19:30
Retour sur la tuerie de Daillon, faits et témoignages - Le 19:30 / L'actu en vidéo / 12 min. / le 4 janvier 2013
Le tireur de Daillon (VS), qui a tué trois personnes et en a blessé deux autres mercredi soir, sera entendu très prochainement par la justice valaisanne. L’un des blessés, un homme de 33 ans, se trouve toujours dans un état grave à l’hôpital.

L'homme qui a tué trois personnes et en a blessé deux autres lors d'une fusillade mercredi soir vers 20h50 dans le village de Daillon, près de Conthey en Valais a été extubé jeudi après-midi à l'hôpital de Sion, a communiqué la police cantonale. Il est conscient et son risque vital n'est plus en jeu. Il sera interrogé par le Procureur du Valais central.

L'auteur présumé de cette tuerie avait été blessé au thorax par les policiers. Ses motivations sont encore inconnues.

Quant aux blessés, la police a précisé que le Valaisan père de famille de 33 ans, qui a été touché au bassin, se trouve toujours aux soins intensifs. Il est sorti du coma cet après-midi et n'a plus besoin d'assistance respiratoire. Son risque vital reste pour l'instant engagé. L'autre victime - un Valaisan âgé de 63 ans - a été opérée de l'épaule. Elle est clairement stabilisée et demeure hospitalisée.

Le tireur connu de la police

Selon la police cantonale, qui a donné une conférence de presse jeudi matin, le tireur présumé est un homme âgé de 33 ans qui a fait un séjour en hôpital psychiatrique en 2005 sur intervention de sa famille, du corps médical et de la police. Il était alors en possession d'armes qui ont été séquestrées et détruites par les forces de l'ordre.

L'homme est sans emploi, au bénéfice d'une rente invalidité et sous le coup d'une mesure tutélaire. Il est connu des services de police pour consommation de marijuana.

Mercredi soir, le forcené a tiré une vingtaine de coups de feu depuis son appartement de Daillon. Il semble qu'il soit ensuite descendu dans la rue. Il tirait encore lorsque les policiers sont arrivés sur place, vers 21h15. Le tireur a été neutralisé après avoir été blessé au thorax.

Les enquêteurs de la police scientifique sont au travail à Daillon. [REUTERS - Denis Balibouse]

Des liens de parenté éloignés

Deux Valaisannes de 32 et 79 ans et une Vaudoise de 54 ans ont succombé. Un Valaisan de 63 ans a été blessé à une épaule et hospitalisé. Enfin, un Valaisan de 33 ans, vivant en couple avec la femme de 32 ans, a été plus sérieusement touché au bassin. Le couple a des enfants en bas âge.

Certaines victimes avaient un lien de parenté avec le tireur, sans que ce lien soit proche. "Mais on peut présumer qu'il connaissait l'ensemble d'entre elles", a précisé la procureure en charge du dossier Catherine Seppey.

Toutes domiciliées à Daillon, les victimes ont été retrouvées dans la rue ou des maisons voisines. Plusieurs témoins ont alerté la police à 20h50, précisant qu'il y avait des personnes à terre. Les premiers policiers sont arrivés sur place une dizaine de minutes plus tard.

Un mousqueton et un fusil de chasse

L'homme aurait fait usage d'au moins deux armes durant la fusillade: un mousqueton et un fusil à grenaille. On ignore la provenance de ces armes, les registres indiquant que le forcené n'en possédait aucune. La police estime que d'autres armes ont pu être utilisées.

Le mousqueton en question est un fusil historique que l'armée suisse a utilisé jusqu'en 1957, tandis que le fusil à grenaille est le plus souvent employé pour la chasse. Aucun fusil d'assaut actuel n'a été utilisé, contrairement à ce que certains médias avaient annoncé.

Les informations et témoignages selon lesquels le tireur aurait été en état d'ébriété n'ont pas été confirmées lors de la conférence de presse. De nombreux médias internationaux ont évoqué le drame (La revue du web à lire ici: Les médias internationaux évoquent la fusillade de Daillon).

La rue dans laquelle la fusillade a eu lieu a été entièrement bouclée par la police valaisanne. [REUTERS - � Denis Balibouse / Reuters]

Une commune en deuil

Une cellule psychologique a été mise en place à l'intention des familles des victimes et aussi des témoins du drame. Selon des témoignages recueillis par plusieurs médias, plusieurs personnes se sont claquemurées dans les établissements publics où ils buvaient un verre au moment de la fusillade.

Jeudi matin, les rues étaient désertes et une partie du village de 400 âmes était encore interdit d'accès par la police. Sur la commune de Conthey, qui compte dix villages, nombre des 7000 habitants ont des amis ou des parents à Daillon, explique le président de la commune Christophe Germanier.

Lui-même est proche de l'une des victimes, confie-t-il. Mais toute la population est ébranlée. "Conthey est en deuil, que dire sinon que les mots n'ont que peu de sens", ajoute le président.

Cécile Rais avec Raphaël Poncioni et les agences

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Les armes en Suisse

En Suisse, où les hommes peuvent conserver leurs armes à la maison en dehors des périodes de service militaire, la loi sur les armes autorise par ailleurs tout Suisse de plus de 18 ans à posséder des armes, sous certaines conditions. 

Le ministère de la Défense estime que quelque deux millions d'armes à feu circulent ainsi dans des mains privées dans la Confédération (8 millions d'habitants). Mais les autorités considèrent que 240'000 armes ne sont pas enregistrées.

La prolifération des armes a été dénoncée maintes fois par des organisations de défense des droits de l'Homme, les Églises, les syndicats et les partis politique de gauche.

Autorités valaisannes consternées

Le Conseil d'Etat valaisan s'est dit consterné à l'annonce de ce drame. Dans un communiqué, il exprime "sa plus profonde sympathie aux familles des victimes, à leurs proches, ainsi qu'à toute la population de Daillon/Conthey". Le gouvernement souhaite notamment un prompt rétablissement aux blessés.