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Le réseau est sous-dimensionné pour accueillir l'énergie que produiraient de grandes fermes photovoltaïques

Une installation photovoltaïque. [Keystone - Gaetan Bally]
Pour faire face à crise de l'électricité, le Valais mise sur des "fermes à panneaux solaires" / Le 12h30 / 1 min. / le 5 novembre 2022
A l'heure des questionnements constants sur l'approvisionnement énergétique, le photovoltaïque est privilégié par beaucoup. Mais encore faut-il que le réseau suive: selon une étude, il serait sous-dimensionné pour absorber l'énergie que produiraient de grosses installations.

La pénurie d'électricité ne devrait pas être une réalité cet hiver, a estimé le Conseil fédéral vendredi. Mais de nouvelles capacités de production de courant continuent malgré tout d'être recherchées.

Le Valais mise par exemple sur des "fermes à panneaux solaires", d'immenses installations photovoltaïques qui pourraient s'avérer très efficaces.

Mais le réseau actuel ne serait pas prêt à accueillir toute cette énergie, indique une étude de la HES-SO Valais, l’Université de Genève et l’Université de l’Arizona: les pylônes électriques sont sous-dimensionnés et sont incapables de transporter ce courant supplémentaire.

Agrandir le réseau et construire de nouveaux pylônes

Les experts se sont penchés sur le projet de Gregniols, dans le Haut-Valais. Cette "ferme solaire", qui est grande comme 700 terrains de football, accueillerait des millions de panneaux solaires et produirait deux térawatts-heure. Ce serait beaucoup trop pour le réseau actuel.

>> Lire aussi : Le soutien politique fédéral dope les projets solaires dans le Haut-Valais

Il faudrait par conséquent agrandir la capacité du réseau, un processus qui est déjà en cours. Mais les travaux ne seront pas terminés avant 2028. Or, la ferme solaire haut-valaisanne devra être fonctionnelle d'ici 2026 pour profiter des facilités et subventions votées par le Parlement fédéral en septembre.

Le parc photovoltaïque qui verrait le jour au milieu de la montagne se trouvera également face à un autre défi: il devra être relié à de nouveaux pylônes électriques. Et l'on sait à quel point ceux-ci sont controversés. Les procédures juridiques pourraient prendre du temps.

La charrue avant les boeufs

Ces problèmes soulevés par les fermes solaires font dire à certains que la charrue a été mise avant les boeufs. Dans Le Nouvelliste de samedi, le conseiller national vert valaisan Christophe Clivaz appelle ainsi à mener une réflexion sur le solaire alpin, mais pas dans l’urgence.

Une association réunissant 200 personnes a aussi été créée en opposition à ce projet, accusé de faire trop primer la production d'énergie sur la protection du paysage et l'environnement.

Ces critiques, et plus encore les défis techniques, risquent ainsi de compliquer la mise en oeuvre de ces fermes solaires, dont la voie paraissait jusqu'ici toute tracée.

Romain Carrupt/boi

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