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Très sollicités, les sourciers ne savent plus où donner de la baguette

Avec la canicule, les sourciers sont débordés. Reportage en Valais.
Avec la canicule, les sourciers sont débordés. Reportage en Valais. / 19h30 / 2 min. / le 18 août 2022
La recherche de l’or bleu est devenue un enjeu majeur et avec l'été caniculaire, les sourciers sont débordés en Suisse. Mais ce métier du ressenti se heurte parfois au cartésianisme des scientifiques.

Avec leurs baguettes, les sourciers assurent être capables de détecter la moindre veine d’eau et d’en situer la profondeur, le débit et la température. Et face à la sécheresse et à la canicule de cet été 2022, le Valaisan Damien-Jérôme Evéquoz est débordé: "Du Jura à Fribourg, Genève, tous me disent: 'venez, on veut de l'eau'. C'est non-stop, du matin au soir", témoigne-t-il jeudi dans le 19h30 de la RTS.

La commune valaisanne de Saint-Martin, par exemple, l'a mandaté pour rechercher une source d’eau chaude. Aidé d’un sourcier débutant, il scrute méticuleusement le terrain à la recherche d’une veine d’eau.

"Quand on trouve la profondeur, le débit, il y a un ressenti qui peut être similaire à quelqu'un qui arrive au bas d'un ascenseur et qui sent que l'ascenseur arrive au terme de sa course", illustre Damien-Jérôme Evéquoz.

Tout est question de confiance

Le sourcier facture sa prestation 500 francs. Pour le mandant, c'est une question de confiance. Et Gérard Morand, président de la Fondation pour le développement durable de Saint-Martin, croit dans ces pouvoirs mystérieux.

"Mais si on doit aller plus loin, si on décidait d'entreprendre des travaux plus conséquents, on ferait appel à un hydrogéologue pour confirmer les impressions du sourcier", précise-t-il.

Un métier nécessitant une formation

La recherche de l’eau est aussi le métier de l'hydrogéologue Pascal Tissières. Mais, si la finalité est la même, la méthode de ce scientifique diffère. "C'est un métier qui nécessite une formation assez longue, cela touche à différents domaines", souligne-t-il. "Le sourcier, lui, sent les choses, il n’y a pas de formation reconnue. On dit d'expérience qu'un sourcier trouve de l'eau une fois sur sept. Nous, peut-être qu'on en trouve une fois sur deux". Damien-Jérôme Evéquoz, lui, nuance. Son taux d’échec ne dépasserait pas les 15%.

Avec le changement climatique, la recherche de l’eau est devenue un enjeu majeur. Même si pour l'heure, ils ne dialoguent toujours pas, hydrogéologues et sourciers auront assurément un rôle à y jouer.

Cédric Jordan/oang

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