Les premiers départs de la Patrouille des Glaciers reportés de 24 heures

Le commandant de la PdG Roger Schwery avait prévenu lundi en conférence de presse: "la montagne et la météo auront le dernier mot. Il ne sera fait aucun compromis sur la sécurité". Après analyse de la situation en montagne, la direction de l'événement a annoncé dans la nuit que le coup d'envoi de la course de ski alpinisme était reporté de 24 heures.

"Les précipitations de neige fraîche et de pluie des derniers jours ont affaibli le manteau neigeux et obligent à des travaux de sécurisation supplémentaires en prévention de possibles avalanches", détaille la PdG dans un communiqué. Les premiers départs devraient avoir lieu mercredi à 21h30.

Environ 310 équipes de trois personnes y sont attendues. Elles s'élanceront de manière échelonnée, à Zermatt dès 21h30. Ces sportifs s'attaquent à un parcours de 57,5 km et 4836 mètres de dénivelé positif qui les amène jusqu'à Verbier. Environ 360 équipes prennent plus tard dans la nuit de mercredi à jeudi le départ du petit parcours long de 29,6 km et de 2200 mètres de dénivelé positif qui démarre à Arolla et se termine à Verbier.

Le solde des 1517 patrouilles inscrites se mesureront au tracé de haute montagne vendredi, où les départs seront également échelonnés à Zermatt et à Arolla. Les dates de cette deuxième partie est maintenue, précise la direction.

Le record du grand parcours a été réalisé en 05h35 en 2018 par une patrouille italienne. Chez les femmes, le record de 07h15 est détenu par une équipe franco-suisse. Pour le petit parcours, le meilleur temps est de 03h32.

Suivis à la trace

"Tout a été fait pour sécuriser le tracé au maximum", a expliqué le colonel de l'état-major Roger Schwery. Les crevasses ont été répertoriées, les secteurs délicats par rapport aux avalanches sont sous contrôles, ajoute-t-il. Le militaire haut-valaisan appelle toutefois patrouilleurs et patrouilleuses à la plus grande prudence: le faible enneigement rend les glaciers particulièrement dangereux et la neige qui est tombée ce week-end cache les cailloux à la descente. Il précise également dans La Matinale que des filets supplémentaires ont été installé.

>> Ecouter l'interview de Roger Schwery:

Laurent Gilleron - Keystone

Au centre de conduite des courses, installé dans le QG à Sion, on surveillera en temps réel les coureurs. Equipés de mini-téléphones à balise GPS, ceux-ci seront suivis à la trace durant toute leur course. La puce sur leur dossard - qui enregistre leur temps - ainsi que les personnes postées aux points de passage compléteront un dispositif qui permettra de s'assurer que chaque participant est en bonne santé et peut poursuivre la compétition.

Un réseau téléphonique renforcé

La zone étant normalement sujette à des trous de réseaux, les organisateurs ont notamment déployé des antennes pour assurer une bonne communication. Vingt postes sanitaires, dont dix-sept en haute altitude, permettront aux secours de rejoindre les éventuels blessés en quelques minutes, précise encore le commandant. Ceux-ci comptent notamment un chirurgien et un anesthésiste, qui peuvent stabiliser les patients avant leur transfert.

En moyenne, quelque 300 appels de détresse sont traités lors de chaque édition. "Une cinquantaine de ces cas doivent être évacués par hélicoptère de manière urgente, et une dizaine d'entre eux doivent être pris en charge de manière extrêmement rapide par les urgences hospitalières, que ce soit au niveau cantonal ou dans un hôpital universitaire", précise le médecin-chef Raphael Kohlprath dans La Matinale.

Quatre ans d'attente

Quelque 1500 militaires sont engagés dans la préparation de la course. "Après quatre ans d'attente - le coronavirus avait eu raison de l'édition 2020 - on se réjouit de donner le départ de cette course haute en émotions", relève encore Roger Schwery qui a déjà participé à plusieurs Patrouilles des Glaciers mais qui chapeaute pour la première fois l'événement.

ebz avec rc et ats