L'Etat civil valaisan juge les prénoms unisexes "contraires à l'intérêt des enfants"

"Le prénom Kezia étant unisexe, nous vous demandons de considérer l'intérêt de l'enfant et de nous confirmer votre choix. Vous pouvez également rajouter un deuxième prénom qui détermine le sexe de votre enfant, si vous le désirez."

C'est par ces mots que l'Etat civil valaisan a adressé ses félicitations aux parents du jeune Kezia, né début novembre. Des mots qui ont interloqué Stéphanie, la maman.

"Je suis choquée d'apprendre que je ne prends pas soin de mon enfant, puisque dans son intérêt il faut que je change de prénom", témoigne-t-elle vendredi au micro de le RTS.

Des courriers rares et vains

"Un prénom c'est quelque chose que, en tant que parents, on met des mois à chercher. Qu'on se permette de remettre ça en question, c'est presque douloureux", poursuit-elle, regrettant au passage qu'on en soit "encore arrêté à devoir bien déterminer les choses entre masculin ou féminin", à une époque où la question du genre et de la non-binarité s'installe dans le débat public.

Contacté, l'Etat civil valaisan se justifie en expliquant qu'un prénom unisexe peut mener à des quiproquos ou à un changement de prénom ultérieur. Mais il ne se justifie pas dans ses courriers.

"On ne va pas faire des lettres de trois pages en faisant de la doctrine médicale et psychologique", explique le chef de service Jacques de Lavallaz, en précisant que les officiers d'Etat civil restent à disposition pour des explications orales.

Les discussions autour des prénoms unisexes restent "très rares", souligne-t-il toutefois. Et dans ces cas-là, les parents maintiennent généralement leur choix initial.

Romain Carrupt/jop