Depuis quelques semaines, les cerfs perdent leurs ramures, pour le plus grand plaisir des passionnés. Ces bois, tombés au hasard, font en effet l’objet d’une quête exaltée dans les forêts des Alpes.
Ce phénomène inquiète les gardes-faune valaisans qui souhaiteraient limiter la pratique pour assurer la tranquillité des animaux.
Le ramassage de ramures, qui attire de plus en plus de chercheurs, accentue la pression sur la faune, déjà affaiblie au sortir de l’hiver. Pour protéger les cerfs, des zones de tranquillité ont été mises en place.
Les chercheurs ont, en principe, une bonne accessibilité aux zones où se trouvent les bois car elles sont proches des villages, explique Sascha Wellig, biologiste au Service de la chasse valaisan. À Bitsch (VS), une zone de tranquillité homologuée a été définie.
Dans cette espace délimité, toute personne qui quitte le chemin risque une amende de 150 francs. Le Service de la chasse du canton veut toutefois aller encore plus loin.
Vers une interdiction?
"On pourrait imaginer d'interdire la recherche pendant l'hiver de décembre à mars-avril, dans les endroits où les cerfs s'installent", précise Sascha Wellig.
Une telle interdiction provoquerait l’incompréhension des passionnés qui courent la forêt dès la fin février à la recherche des précieuses ramures.
"Je ne pense pas qu'il y ait un dérangement excessif", estime le chercheur de bois Jean-Marc Seppey. "Des gens se promènent dans les chemins entretenus de notre commune et ils trouvent des bois, ça arrive! Il est difficile de mettre une amende à des chercheurs qui seraient hors période de collecte."
Pour le biologiste Sascha Wellig, interdire le ramassage des bois à une période donnée permettrait de garantir plus de tranquillité aux grands cerfs durant leur mue, le temps que leurs bois repoussent et que leur énergie revienne.
Claudine Gaillard Torrent/iar