Les faits reprochés à Jean-Luc Addor remontent au 22 août 2014. Ce jour-là, une fusillade à la mosquée de Saint-Gall fait un mort. Quelques minutes après, alors en séance du comité suisse de l’UDC dans le canton de Zoug, l’élu fédéral écrit "On en redemande!" sur ses comptes Twitter et Facebook.
Pour le Tribunal cantonal, le conseiller national a "clairement formulé une incitation à la haine contre un groupe de personnes en raison de leur appartenance religieuse. Par ailleurs, il a choisi une formule qui, prise de manière littérale, exprimait de manière particulièrement brutale un appel à répéter un meurtre dans une mosquée", écrit mercredi l'instance dans son verdict.
Le Tribunal cantonal confirme ainsi le verdict du tribunal de district de Sion, rendu le 23 mai 2017.
Elu au moment des faits
Ancien juge d'instruction et membre du barreau valaisan, Jean-Luc Addor était élu au Grand Conseil valaisan et candidat à la candidature pour le Conseil national au moment des faits. Ses propos avaient alors été dénoncés par le Conseil islamique suisse, bien que la discrimination raciale soit une infraction poursuivie d'office.
Le politicien siège à Berne comme conseiller national depuis le décembre 2015. Il a été réélu lors des élections fédérales du 20 octobre dernier, en terminant premier de la liste de l’UDC du Valais romand.
ats/cab
Appel en vue
"Il n'y a plus beaucoup de place pour l'ironie dans ce pays", a réagi mercredi Jean-Luc Addor dans une vidéo publiée sur différents réseaux sociaux après l'annonce du Tribunal cantonal. Le parlementaire compte faire recours auprès du Tribunal fédéral, "car il en va de la liberté d'expression ou plus précisément de ce qu'il en reste dans ce pays".
Le conseiller national UDC, par la voix de son avocat, le célèbre bâtonnier genevois Marc Bonnant, soutenait lors des procédures qu'il avait pratiqué "l'antiphrase", soit une forme d'ironie qui revient à dire le contraire de ce que l'on pense et/ou écrit.