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La coulée la plus meurtrière du 20e siècle endeuillait le Valais il y a 50 ans

L'avalanche avait emporté de nombreuses maisons ainsi que le mess des officiers. [Archive Photo-Press/Keystone - Alain Gassmann]
L'archive du jour - Le 24 février 1970, l’avalanche de Reckingen / La Matinale / 3 min. / le 24 février 2020
Le 24 février 1970, une masse de neige s'abattait sur le village haut-valaisan de Reckingen. L'avalanche la plus meurtrière du 20e siècle en Suisse avait fait 30 morts: 11 habitants et 19 militaires.

L'avalanche s'était déclenchée à cinq heures du matin au-dessous de l'alpage de Bächji, à 2500 mètres d'altitude, avant de s'abattre sur le village de Reckingen, dans la vallée de Conches.

La masse de neige avait emporté plusieurs maisons et un immeuble de trois étages abritant des officiers. Le logement militaire avait été emporté sur une distance de quelque 300 mètres, mais les baraquements de la troupe avaient échappé à la coulée. Certains corps avaient été découverts à près de 400 mètres de leur maison.

Au total, 48 personnes avaient été ensevelies mais 18 d'entre elles avaient pu être secourues.

>> Une archive de l'émission Carrefour-Revue (TSR) le 01.03.1970 :

L'avalanche de Reckingen
L'avalanche de Reckingen / Carrefour-Revue / 5 min. / le 1 mars 1970

Vaste mobilisation mais conditions météo extrêmes

Le jour de la tragédie, 500 personnes avaient été mobilisées pour sonder la coulée, large par endroits de 350 mètres. Il s'agissait essentiellement de militaires, mais de nombreux bénévoles étaient aussi venus des villages voisins pour prêter main-forte à cette opération de sauvetage placée sous le commandement de l'armée.

Le danger constant d'autres avalanches avait rendu l'opération très difficile. Le brouillard, les rafales de vent et la couche de deux mètres de neige qui recouvrait déjà le sol avant la coulée, également.

Au lendemain du drame, trois civils et treize officiers n'avaient toujours pas été retrouvés. Le dernier corps sera sorti de la masse de neige cinq jours plus tard.

Soupçons contre l'armée

Certains articles de presse publiés à l'époque avaient soupçonné des tirs militaires dans la région d'être à l'origine de l'avalanche. Le commandant de la place de tir avait cependant rejeté formellement les critiques.

Le président de la commune de l'époque avait déclaré dans le quotidien Walliser Bote que l'hôtel construit en 1902 à l'endroit de la coulée - et transformé des années plus tard en mess des officiers - n'était ouvert par ses anciens propriétaires qu'en été en raison du risque d'avalanches. Mais aucune coulée de neige n'avait été signalée à cet endroit depuis plusieurs siècles, donnant ainsi un sentiment de sécurité.

Ce drame était survenu à peine trois jours après une autre tragédie qui avait secoué la Suisse: un attentat palestinien contre un avion de Swissair le 21 février 1970.

>> Lire : Il y a tout juste 50 ans, une bombe explosait à bord d'un avion de Swissair

Des commémorations publiques se sont déroulées dimanche à Reckingen et une cérémonie pour les autorités et des invités était prévue lundi.

ats/oang

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