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Un test prouve que les maisons en bois résistent, quoi qu'en dise le conte

Recherches parasismiques, le bois résiste. Test grandeur nature à Chamoson
Recherches parasismiques, le bois résiste. Test grandeur nature à Chamoson / 19h30 / 1 min. / le 26 octobre 2019
La Haute école spécialisée bernoise en architecture, bois et génie civil a procédé à un test de résistance sismique sur un bâtiment à ossature bois, samedi à Chamoson (VS). Malgré plusieurs simulations de tremblements de terre de magnitude 6, l’édifice a tenu bon.

Pour s'assurer de la solidité de l'édifice, dont l'ossature était en bois, une centaine de tests de résistance sismique ont été effectués durant une semaine par la HES bernoise. Chaque pan et étages de l'édifice de 12 mètres de haut ont été analysés avec minutie. Des simulations des effets liés à des phénomènes naturels comme le vent ont également été réalisées.

Des mesures ont été opérées sur l'édifice grâce à l'utilisation de divers câbles en acier afin de calculer sa résistance en cas de situation plus atypique. Au bout de trois tremblements de terre de magnitude 6 sur l’échelle de Richter, la construction n’avait bougé que de quelques centimètres.

Il résiste même à la démolition volontaire

Samedi matin, les ingénieurs de ce projet soutenu par l’Office fédéral de l’environnement ont tenté de démolir l’ensemble de leur construction. "Nous voulions aller jusqu'au point de rupture", précise le responsable du projet Martin Geiser.

Réalisé dans une carrière à l’entrée de Chamoson, ce test grandeur nature aurait donc dû aller jusqu'à la destruction totale de la structure éphémère, mais c'était sans compter sur la solidité de l'édifice. Projeté pour résister à une force de 7,3 tonnes, le bâtiment n’a lâché qu'avec une force de 16,3 tonnes, soit 2,23 fois plus que la norme en vigueur. Mieux, seul le quatrième étage et le toit se sont écroulés, le reste de l'édifice est resté intact.

Réduire les coûts parasismiques

L'objectif de ces tests était de mieux connaître la résistance des constructions en bois, alors que 5 à 8% des bâtiments valaisans sont construits avec ce matériau. "A terme, nous désirons réduire les coûts parasismiques d’une construction, en prenant en compte les propriétés dynamiques des ouvrages à ossature bois d'une façon plus réaliste et ainsi en améliorer la sécurité", précise Martin Geiser.

Pour le président de l'association valaisanne des entreprises de menuiserie Maxime Métrailler, le bois ne doit pas être uniquement associé à l'image d'Epinal des chalets de montagne. "Ceux-ci font partie de notre patrimoine et nous nous devons de les conserver. A contrario, nous visons à augmenter la part des constructions en bois situées en plaine, qui représente seulement environ 1% actuellement". Selon lui, participer à ce projet de la Haute école spécialisée bernoise est donc à considérer comme "une tribune pour mettre en valeur nos constructions".

>> Lire à ce sujet : Les bâtiments en bois prennent de la hauteur et de l'importance en Suisse

Nouvelle formation d'ingénierie en bois

Parallèlement, l’entrepreneur rêve de créer, dans 3 à 5 ans et en collaboration avec l’Etat du Valais, une nouvelle voie de formation. "Celle-ci serait distillée aux cadres de nos entreprises afin de mieux les former aux normes sismiques. Actuellement, seuls les ingénieurs bois sont astreints à suivre une formation de ce genre en Suisse", explique Maxime Métrailler.

ats/vic

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