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Les révélations des Dubaï Papers embarrassent Neuchâtel et le CICR

Les Dubaï Papers ont mis à jour un réseau international d'optimisation fiscale. [Keystone - Alessandro Della Bella]
Les Dubaï Papers font des vagues jusqu'à Neuchâtel / La Matinale / 2 min. / le 19 octobre 2018
L'enquête des Dubaï Papers, qui a mis à jour un réseau international d'optimisation fiscale, voire de fraude, fait des vagues jusqu'à Neuchâtel et au sein du CICR. Une riche banquière anglaise et un prince belge sont concernés.

Le magazine l'Obs, en France, a dévoilé au début du mois de septembre le scandale des Dubaï Papers: un réseau international de fraude fiscale et de blanchiment. Des enquêtes sont en cours dans plusieurs pays, y compris en Suisse, et suscitent un embarras particulier dans le canton de Neuchâtel.

Au début des années 2000, le canton a accueilli à bras ouverts une riche banquière anglaise et un prince belge. Un beau coup mis sur le compte de la promotion économique. Pourtant, ces deux personnages se retrouvent aujourd'hui au centre de l'enquête des Dubaï Papers.

Bureau perquisitionné

A Neuchâtel, c'est la surprise. Lorsque le prince belge Henry de Croy a ouvert en 2003 une officine au beau milieu du Val-de-Travers, le ministre de l'Economie de l'époque Bernard Soguel applaudissait.

Mais depuis que les médias, dont la radio neuchâteloise RTN, ont révélé que la justice enquêtait sur le prince et que même son bureau du Val-de-Travers a été perquisitionné, l'ancien conseiller d'Etat dit "tomber de haut".

Dons au CICR

Les milieux de la culture accusent eux aussi le coup. La banquière anglaise concernée, Géraldine Whittaker, associée en affaires avec le prince belge, était une mécène spécialement généreuse. Ses chèques dépassaient parfois le million de francs pour financer la venue de spectacles de prestige à Neuchâtel.

De plus, la Britannique a versé des dizaines de millions de francs dans l'humanitaire. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), par exemple, confirme avoir bénéficié de ses largesses jusqu'en 2010. Les vérifications d'usage menées à l'époque n'ont éveillé aucun soupçon.

Inculpation

Pour l'heure, seul le prince est inculpé pour des soupçons d'abus de confiance dans la gestion du groupe Helin basé aux Emirats arabes unis. Plusieurs acteurs de ce réseau gérant les fortunes d'aristocrates, de sportifs ou de grands patrons s'accusent mutuellement de détournement de fonds.

Selon l'Obs, la banquière serait à la tête du réseau. Elle réfute toute implication, nous a fait savoir son avocat. Le prince, lui, conteste tout délit.

Ludovic Rocchi/gma

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