Les tensions à Neuchâtel entre les Verts et le POP semblent résolues

La gauche neuchâteloise a pour habitude de partir en bloc aux élections fédérales pour le Conseil national. Mais cet été, des déclarations de la Verte Céline Vara à l'encontre du conseiller national popiste Denis de la Reussille s'étaient ajoutées au ras-le-bol de certains membres de la gauche à l'égard du POP qui avait décidé de faire cavalier seul aux dernières élections cantonales et avaient ébranlé cette alliance traditionnelle.

>> Lire : Le POP neuchâtelois pourrait rompre l'alliance avec les Verts pour 2019

Si l'alliance entre socialistes et Verts se vérifie dans les autres cantons, à Neuchâtel, l'extrême gauche fait partie intégrante de l'union.

"Au niveau national, nous nous accordons totalement sur les valeurs fondamentales à défendre", souligne ainsi Daniel Ziegler, président du POP neuchâtelois. Alors qu’il avait clairement remis en cause l’alliance entre le POP et les Verts après les déclarations de Céline Vara à l’encontre de Denis de La Reussille, sa déclaration semble montrer un certain calcul électoral.

Car sans le soutien des Verts, le POP ne peut imaginer obtenir ou garder un siège sous la coupole, et vice-versa. C'est là qu'intervient le jeu des apparentements.

Des apparentements nécessaires

À Neuchâtel, la gauche pourrait donc partir unie pour le Conseil national. Chaque parti concoure séparément lors du scrutin mais additionne ensuite ses résultats pour distribuer les sièges en fonction du nombre de voix par liste.

Il y a ensuite les sous-apparentements, au sein de la première alliance. C'est historiquement le cas du POP, de Solidarités et des Verts. Ce qui permet d'augmenter le nombre de voix de la gauche de la gauche face au mastodonte socialiste.

Si l'alliance Vert-POP obtient un siège, il est ensuite distribué en fonction des suffrages par listes puis par candidats. C'est grâce à cela que le popiste Denis de la Reussille et la Verte Francine John-Calame ont fait leur entrée à Berne.

Alors que les instances dirigeantes et stratégiques du PS, des Verts, du POP et de Solidarités semblent convaincues d'une alliance, ce sont les assemblées générales de chaque parti qui décideront en dernier lieu.

Pour Patrick Hermann, président des Verts neuchâtelois, interrogé dans Forum, "il n'y a jamais eu de tensions entre le POP et les Verts, il y a eu une tension momentanée entre Céline Vara et certains membres du POP. Ce n'était qu'un épisode très médiatisé", a-t-il répété:

>> Son interview complète dans Forum :

Keystone - Jean-Christophe Bott

Coraline Pauchard/lan