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Qualifié d'"enfer fiscal", le canton de Neuchâtel veut baisser ses impôts

Le conseiller d'Etat neuchatelois responsable des finances Laurent Kurth. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Le canton de Neuchâtel veut baisser les impôts des entreprises et des personnes physiques / Le 12h30 / 2 min. / le 22 mars 2018
Le Conseil d'Etat neuchâtelois veut baisser la fiscalité des entreprises et des personnes physiques pour préserver les emplois et les revenus et pour gagner en attractivité. Des mesures compensatoires sont prévues.

"Le canton de Neuchâtel doit revoir sa fiscalité des entreprises sinon il perdra des emplois et des revenus", a averti jeudi le conseiller d'Etat Laurent Kurth. "C'est une urgence", a ajouté le chef du Département des finances et de la santé.

Le Conseil d'Etat propose d'abaisser entre 12,5% et 13,5% le taux d'imposition du bénéfice des sociétés, actuellement fixé à 15,6%. Neuchâtel se situerait ainsi dans la fourchette des taux appliqués par la moitié des cantons suisses.

Ces mesures doivent favoriser l'implantation et le maintien des sociétés à vocation internationale dans le canton en leur offrant une stabilité sur le plan fiscal. "Neuchâtel n'ambitionne pas de devenir Zoug en Suisse romande", a lancé Laurent Kurth.

Un geste pour les personnes physiques

Ce geste en faveur des entreprises s'accompagne d'une baisse de la fiscalité des personnes physiques. "Il y a une grande attente de la part de la population", a estimé le grand argentier neuchâtelois. Le canton est en effet souvent présenté comme un "enfer fiscal".

Les améliorations introduites en 2012 et 2016 pour la classe moyenne et les familles seront maintenues. Les nouvelles mesures comprennent des allégements pour les couples mariés, les familles monoparentales et les catégories de revenus de niveau moyen.

Manque à gagner de plus de 100 millions

Ces adaptations de la fiscalité doivent être équilibrées sur le plan financier dans un contexte d'économies. Le gouvernement neuchâtelois va donc les accompagner d'une série de mesures destinées à compenser un manque à gagner estimé entre 100 et 140 millions de francs.

Le Conseil d'Etat prévoit en particulier la mise place un système qui doit accroître la participation financière des employeurs au système de formation professionnelle. Il souhaite proposer une sorte de "contrat-formation".

Adoption rapide de la réforme

Le Conseil d'Etat espère une adoption de cette réforme de la fiscalité cette année encore. Le nouveau régime financier s'accompagne d'un second volet qui porte sur une refonte de la péréquation financière intercommunale.

ats/dk

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