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Une centaine d'élèves neuchâtelois sans solution après l’école obligatoire

En Allemagne, le "système dual" permet aux jeunes, comme en Suisse, de suivre une formation pratique en entreprise et théorique dans une école. [Fotolia - Gina Sanders]
Augmentation du nombre d’élèves sans solution après l’école obligatoire à Neuchâtel / Le Journal du matin / 4 min. / le 13 juillet 2017
A la mi-juillet, plus d'une centaine d'élèves issus de l'école obligatoire neuchâteloise étaient sans solution pour la rentrée scolaire d'août, une situation qui s'explique en partie par les réformes cantonales.

Le canton reçoit chaque année la liste des élèves sans solution à la sortie de l'école obligatoire. Or, il y en a cette fois-ci plus qu'à l'accoutumée, en raison d'une pénurie de places de stage, de classes de préapprentissage complètes, d'une concurrence sur le marché de l'apprentissage ou à d'absence de projet concret.

La situation s'explique en partie par les réformes cantonales. Depuis plusieurs années, l'Etat cherche à valoriser l'apprentissage plutôt que la formation en école, organisée autour de stages.

Régulation

En conséquence, des mesures de limitation des places en école ont vu le jour, particulièrement en maturité professionnelle. Certaines sont volontaires, comme la fermeture annoncée de classes. D'autres sont involontaires, par le biais du nombre de places de stages disponibles.

L'Ecole du secteur tertiaire (Ester) en a fait l'expérience. Pour la rentrée d'août, 24 candidats ont été refusés en maturité professionnelle filière santé-social, faute de stages.

Olivier Frei, directeur adjoint de l'Ester, dénonce un effet boule de neige: "Les bons élèves refusés faute de stage vont, pour une partie, se retourner vers les apprentissages, au détriment des moins bons élèves qui, eux, n'ont pas d'autres choix que de se tourner vers une formation par apprentissage."

Effet domino

Les bons élèves auraient pourtant plusieurs solutions de repli: le gymnase pour les meilleurs d'entre eux, ou les écoles de culture générale. Or, là aussi, l'Etat a choisi de limiter l'accès à certaines filières. Ces jeunes se tournent alors vers l'apprentissage et s'ils ne trouvent rien, vers les classes de préapprentissage, sorte d'année intermédiaire.

Sauf que ces classes sont déjà pleines, occupées par les élèves les moins scolaires, qui n'ont d'autre solution que la formation en entreprise. Résultat: 42 élèves refusés à l'Ester, 115 jeunes sans solution à l'échelle cantonale. Ce qui fait dire à Olivier Frei que l'Etat va trop vite.

Côté canton, on dédramatise. Chaque élève sans solution est pris en charge et des mesures transitoires sont en place. Aucun jeune ne sera laissé de côté assure le canton qui souligne que près de 70 places d’apprentissage sont encore disponibles sur le marché.

Coraline Pauchard/kkub

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