A l'heure de la retraite, Claude-François Robert estime que la santé publique doit maîtriser les fake news
Claude-François Robert a occupé durant 15 ans la fonction de médecin cantonal dans le canton de Neuchâtel, mais il s'est surtout fait connaître du grand public avec la pandémie de Covid. Au moment de prendre sa retraite, il se souvient d'une période aussi stressante que passionnante.
Durant la pandémie, Claude-François Robert hissait un drapeau rouge, jaune ou bleu sur le château de Neuchâtel. Une idée qu'il a reprise des postes de secours des plages: "Sur le littoral, quand il y a une tempête, on hisse le drapeau rouge: ainsi, les gens savent qu'ils doivent faire attention."
Et en fonction de la situation sanitaire du canton, il arborait une de ces couleurs sur sa cravate, notamment lors de ses interviews dans les différents médias romands pour expliquer ou accompagner les mesures sanitaires.
L'homme a le sens de la communication, rappelle Samia Hurst, bioéthicienne et professeure à l'Université de Genève: "Je lui ai offert une cravate orange, car il n'en avait pas et surtout je trouvais que son idée était bonne, faire passer le tout avec humour."
>> Voir le portrait de Claude-François Robert dans le 19h30 :
Une figure rassurante
Invité jeudi dans le 19h30 de la RTS, le médecin explique que la période du Covid a été aussi stressante que passionnante: "On a beaucoup appris." Il se souvient qu'en 2020, dans la précipitation, il a mis une crèche en quarantaine et il s'en explique avec le recul: "Ce qui nous a vraiment stressés, c’était la situation au nord de l’Italie, c’était juste à la limite de la frontière", rappelle-t-il.
Durant la pandémie, Claude-François Robert est donc devenu une figure familière des Romands, mais aussi une figure rassurante, selon Karim Boubaker, médecin cantonal vaudois: "Il a toujours eu un rôle apaisant, il nous oblige à nous calmer et à avoir des discussions moins scientifiques."
En santé publique, on doit aussi apprendre à maîtriser la communication et les fake news
Une complosphère qui inquiète
Sa communication n'est pas institutionnelle. Ainsi, lors d'un des pics de la pandémie, il a tweeté "Prudence bordel". Un cri du coeur, explique le médecin: "Je pensais que c’était en train de s’aggraver." Quant aux vaccins, il affirme qu'ils ont permis de freiner la transmission et les complications dans les EMS.
Ce qui l'inquiète, c'est la complosphère. "J’ai tout entendu. En santé publique, on doit aussi apprendre à maîtriser la communication et les fake news. On ne peut pas rester passif par rapport à cela. On doit pouvoir en faire quelque chose parce que ça ne va pas s'arrêter."
Aujourd'hui, il emporte avec lui sa passion pour la santé publique, mais il promet de trouver d'autres occasions de faire monter le stress. Son prochain projet est la publication d'un livre sur Hitler.
Interview TV: Philippe Revaz
Adaptation web: Miroslav Mares
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