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La Collégiale de Neuchâtel a retrouvé son éclat après de longs travaux

Les travaux de restauration de la Collégiale de Neuchâtel, les premiers depuis 1870, viennent de s'achever
Les travaux de restauration de la Collégiale de Neuchâtel, les premiers depuis 1870, viennent de s'achever / 19h30 / 2 min. / le 8 avril 2022
Après 18 ans de restauration et 26 millions de francs dépensés, la Collégiale de Neuchâtel a retrouvé sa splendeur. Pour fêter l'événement, un culte sera diffusé en Eurovision à Pâques et un festival de musique se tiendra du 17 au 24 avril.

"Ces travaux font partie de ces interventions marquantes qui se produisent tous les 100 ou 150 ans. La Collégiale ayant beaucoup évolué depuis sa construction au 12e siècle, nous n'avons pas restauré l'église médiévale mais la dernière transformation menée par l'architecte Léo Châtelain" entre 1867 et 1875, a déclaré vendredi Danilo Mondada, du consortium d'architectes AMSTN.

"La Collégiale représente le temps long. Huit cents ans d'histoire ont été résumés en 14 années de travaux" (si l'on ne compte pas les travaux préparatoires), a souligné la conseillère communale Violaine Blétry-de Montmollin, en charge du patrimoine bâti.

La rénovation de l'édifice avait commencé par les façades en pierre d'Hauterive. La restauration intérieure de ce bâtiment religieux vient de s'achever. Les murs ont été éclaircis, la voûte bleue étoilée a été consolidée, les boiseries ont retrouvé leur éclat. Au sol, les carreaux de 1870 ont été réutilisés, tout en installant un chauffage au sol et de nouveaux raccordements audiovisuels.

Des soutiens cantonaux et fédéraux

L'intérieur entièrement rénové de la Collégiale de neuchâtel. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

La rénovation de ce joyau patrimonial, reconnu d'importance nationale par la Confédération, a coûté 26 millions de francs. Le Conseil général de Neuchâtel a été sollicité à quatre reprises pour des crédits. Cette restauration a bénéficié de soutiens cantonaux et fédéraux. Elle a permis de reconnecter l'église au cloître et de créer une belle salle de réception, aménagée en vue de réceptions, mariages ou concerts.

"Ce chantier a nécessité des compétences très diversifiées", a expliqué Jacques Bujard, chef de l'Office cantonal du patrimoine et de l'archéologie. Les études archéologiques, menées durant la restauration, ont permis de préciser les étapes de la construction de la Collégiale et de mettre au jour des sépultures antérieures à son édification.

Premier lieu de culte avant l'an 1000

Les ossements d'une trentaine de corps ont été découverts. Ces sépultures devaient entourer un premier lieu de culte bâti sur la colline un peu avant l'an 1000.

La construction de la Collégiale a débuté vers 1190 et s'est achevée vers 1270-1280. A cheval sur deux influences stylistiques, une partie de l'édifice est de style roman et l'autre gothique. Dans le cadre du chantier, quatre cloches monumentales, dont une datant de 1503, ont été restaurées.

L'inauguration officielle de la Collégiale aura lieu le 1er mai avec un culte, des allocutions officielles et un apéritif. Grâce à la retransmission en Eurovision du culte de Pâques, l'église restaurée sera vue par des millions des téléspectateurs. Et pour fêter la fin des travaux, un festival de musique se tiendra du 17 au 24 avril.

ats/oang

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Orgue de grande valeur patrimoniale

Durant le festival de musique, l'orgue Walcker résonnera à nouveau après 26 ans de silence, lors d'un concert qui réunira Simon Peguiron, organiste titulaire de la Collégiale et son prédécesseur Guy Bovet, qui a supervisé la restauration de cet instrument.

La Collégiale possède deux orgues d'une richesse extraordinaire. "On n'avait pas d'autre solution que de les garder les deux lors de la rénovation.

On les a inversés de place pour gagner de l'espace", a expliqué Simon Peguiron. "La valeur patrimoniale de l'orgue Walcker, datant de 1870, est énorme", a-t-il ajouté.

L'orgue Walcker, qui permet une richesse de détails extraordinaire et qui permettra d'entendre dans leur sonorité vraie les oeuvres romantiques allemandes, est une rareté.

"Suffisamment d'éléments d'origine ont été conservés, ce qui a permis une restauration parfaite et authentique", a expliqué Guy Bovet.