Publié

Les Neuchâtelois renouvellent leurs autorités communales ce dimanche

Des affiches en vue des élections communales du 25 octobre 2020 dans le canton de Neuchâtel. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les Verts très ambitieux en vue des communales à Neuchâtel / La Matinale / 1 min. / le 20 octobre 2020
Les Verts nourrissent des ambitions ce dimanche dans le canton de Neuchâtel, où les 27 communes renouvellent leurs autorités. Ils ambitionnent un retour à l'exécutif de La Chaux-de-Fonds et le gain d'un second siège à Neuchâtel. Les Vert'libéraux pourraient aussi progresser.

Quelle influence la crise du Covid-19 aura-t-elle sur les votes et quelle sera la participation? Les Verts poursuivront-ils leur progression lancée lors des élections fédérales? Quels visages auront les nouvelles autorités de la future commune fusionnée de Neuchâtel ou de La Chaux-de-Fonds? Ces différents enjeux trouveront des réponses lors des élections communales de dimanche.

L'élection au Conseil communal (exécutif) s'effectue à la proportionnelle à Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et au Locle et à la majoritaire à Cressier.

Dans les autres communes, l'exécutif sera élu par le Conseil général (législatif), en fonction de la force politique de chaque parti à l'issue du vote de dimanche. Une spécificité neuchâteloise et une exception en Suisse romande.

Pour le législatif, 1360 personnes prétendent à un des 751 sièges répartis entre les 27 communes du canton.

LES ENJEUX A NEUCHATEL

Le 1er janvier 2021, les communes de Peseux, Corcelles-Cormondrèche, Valangin et Neuchâtel ne feront plus qu'une. Avec près de 45'000 habitants, la nouvelle commune deviendra la 3e ville de Suisse romande et la 11e plus grande ville de Suisse. Cette fusion brasse les cartes et en fait l'un des enjeux de ces élections.

Principale question: quel poids joueront les représentants des anciennes communes dans cette nouvelle configuration? Ces quatre communes sont de taille variable: 500 habitants à Valangin, 5000 à Corcelles-Cormondrèche, 6000 à Peseux, mais surtout 34'000 à Neuchâtel, qui représente 75% des habitants de la nouvelle ville.

Seule garantie: au moins un siège par commune au législatif, mais rien concernant l'exécutif. Au total, 184 candidates et candidats se sont lancés dans la course pour les 41 places du Conseil général. Trente habitent à Corcelles-Cormondrèche, 117 à Neuchâtel, 34 à Peseux et trois à Valangin.

Exécutif: un second siège pour Les Verts ?

Aujourd'hui, l'exécutif neuchâtelois est occupé par deux socialistes, deux libéraux-radicaux et une Verte. Tous se représentent, sauf le PLR Fabio Bongiovanni. Le combat s'annonce donc serré. En tout, 8 femmes et 12 hommes vont se disputer cinq sièges. Douze vivent à Neuchâtel, six à Corcelles-Cormondrèche, deux à Peseux, aucun à Valangin.

Le PS espère maintenir les deux sièges en misant sur les deux sortants Thomas Fachinetti et Anne-Françoise Loup, mais il se méfie de l'impact des Verts. C'est que les Verts, alliés du POP et de SolidaritéS, ont beaucoup d'ambition pour cette élection. Ils comptent devenir le premier parti de la ville et visent un second siège à l'exécutif.

Mais l'affaire touchant la conseillère communale écologiste Christine Gaillard pourrait bouleverser la donne. L'élue s'est vue retirer le service des Bâtiments de son dicastère après un rapport très critique de la commission des finances.

>> Lire à ce sujet : Christine Gaillard se fait retirer le Service des bâtiments à Neuchâtel

Christine Gaillard a d'ailleurs dénoncé un "coup électoraliste" à la veille des élections et a choisi de se représenter aux côtés de Nicole Baur, actuelle déléguée cantonale à l'égalité, et du conseiller général Nicolas de Pury. Mais l'élue pourrait perdre sa place et être remplacée par l'un des siens.

Les Vert'libéraux comptent bien aussi profiter de la vague verte et ils présentent 36 candidats au législatif et visent une place à l'exécutif, avec le président du parti cantonal Mauro Moruzzi et la députée Mireille Tissot-Daguette.

Le PLR, qui compte actuellement deux sièges, pourrait être menacé avec le retrait de Fabio Bongiovanni. Si sa collègue PLR sortante Violaine Blétry-de Montmollin devrait sauf surprise garder son poste, il reviendra en premier lieu au président cantonal du parti Didier Boillat, de Corcelles-Cormondrèche, de maintenir ce second fauteuil.

LES ENJEUX A LA CHAUX-DE-FONDS

A La Chaux-de-Fonds, le défi est différent. La ville perd des habitants et a récemment perdu sa place de troisième ville de Suisse romande. En déficit d'image, elle s'est fait remarquer par quelques affaires et autre coup de communication maladroit. Sans compter une économie horlogère touchée de plein fouet par la pandémie. Résultat: ces élections semblent jouer le rôle de carrefour politique.

>> Lire aussi : Un étrange troll pour un drôle de buzz à La Chaux-de-Fonds

>> L'analyse du 19h30 sur le scrutin communal à La Chaux-de-Fonds :

Neuchâtel, élections communales: la majorité de gauche en question à la Chaux-de-Fonds.
Neuchâtel, élections communales: la majorité de gauche en question à la Chaux-de-Fonds. / 19h30 / 2 min. / le 19 octobre 2020

Exécutif: le siège laissé vacant par l'UDC suscite les convoitises

L'élection à l'exécutif est très ouverte car les deux conseillers communaux de droite, à savoir la PLR Sylvia Morel et l'UDC Marc Arlettaz ne se représentent pas, alors que les socialistes Théo Huguenin-Elie et Katia Babey, ainsi que le popiste Théo Bregnard briguent un nouveau mandat.

Le siège de l'UDC est particulièrement convoité. En difficulté depuis les élections cantonales de 2017 où il avait perdu près de la moitié de ses députés, le parti a aussi été affaibli par des histoires de personnes et la perte de son unique siège à Berne lors des élections fédérales. Il ne présente qu'un candidat à l'exécutif, l'entrepreneur Thierry Brechbühler.

A droite, le PLR et les Vert'libéraux ambitionnent de reprendre ce fauteuil UDC. Les seconds comptent bien bénéficier de l'intérêt de la population pour les questions environnementales pour se faire une place à l'exécutif. Ils lance une liste à cinq avec des personnalités connues dans la Métropole horlogère, comme la commerçante Brigitte Leitenberg.

Pour conserver son siège, le PLR a mis en lice quatre candidats. Le député et ancien "Monsieur Unesco" Jean-Daniel Jeanneret et le député suppléant et directeur des institutions zoologiques Xavier Hüther sont les favoris.

Mais le siège UDC intéresse aussi à gauche. Les Verts pourraient ainsi fêter leur retour à l'exécutif après quatre ans d'absence. Le député et président cantonal du parti Patrick Herrmann semble se diriger vers une élection, malgré une petite polémique sur sa possible double rémunération, soit le salaire de conseiller communal de 15'000 francs et sa rente LPP de retraité.

Le POP a aussi des ambitions: troisième parti de la ville au législatif derrière le Parti socialiste et le PLR, le parti compte passer à la première place. Fort de la candidature de son sortant Théo Bregnard, il compte maintenir son siège à l'exécutif, voire en emporter un second.

Du côté du PS, on souhaite maintenir les deux sortants. Et plutôt que de craindre la vague verte, le premier parti chaux-de-fonnier y voit l'opportunité pour la gauche d'emporter un siège supplémentaire

LES ENJEUX AU LOCLE

Au Locle, les cinq sortants masculins briguent une réélection au conseil communal, à savoir les deux popistes Denis de la Reussille et Cédric Dupraz, les deux PLR Jean-Paul Wettstein et Claude Dubois, ainsi que le Vert Miguel Perez. Mais onze autre candidats espèrent bouleverser la composition du collège.

Le Parti socialiste ambitionne ainsi de récupérer le siège qu’il avait perdu au Locle en 2012.

L'enjeu dans la commune réside aussi dans les suites de la fusion avec la commune voisine des Brenets. Celle-ci ne bénéficie pas d'un siège réservé dans le futur conseil communal. Seuls trois des candidats à l'exécutif sont issus du village des bords du Doubs, dont deux élus sortants, le socialiste Stéphane Reichen et le Vert Philippe Rouault.

Elodie Botteron/Frédéric Boillat

Publié

Manque de candidats

Dans le canton de Neuchâtel, le législatif compte entre 11 et 41 membres, selon la grandeur des communes.

Dans six communes, à savoir Le Cerneux-Péquignot, La Chaux-du-Milieu, Brot-Plamboz, Cortaillod, Cornaux et Lignières, l'élection est tacite, car le nombre de candidats n'est pas supérieur aux sièges.

A Cortaillod, une élection complémentaire sera nécessaire car les candidats sont trop peu nombreux, par rapport aux sièges à repourvoir (41 pour le législatif et 5 pour l'exécutif).

Le pourcentage des candidatures féminines pour les futurs Conseils généraux reste peu élevé: 30,7% selon un calcul d'Arcinfo.

Le taux de participation devrait être particulièrement bas dimanche et tourner autour de 30%. Il y a quatre ans, il s'était élevé à 44,99% mais il avait été boosté par des votations fédérales et communales importantes, le même jour. (ats)

Yvan Perrin en lice à La Côte-aux-Fées

A la Côte-aux-Fées, aucun parti politique n'y est organisé, hormis l'Entente, une liste villageoise. L'ex-conseiller national Yvan Perrin, qui a quitté l'UDC neuchâteloise pour rejoindre la section vaudoise, en est candidat. S'il est élu, il pourrait être désigné par le législatif pour siéger à l'exécutif.