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Des cas de travail illégal auraient été découverts à la raffinerie de Cressier

Un travailleur à la raffinerie de Cressier (Neuchâtel). [Keystone - Laurent Gillieron]
Soupçons de sous-enchère salariale à la raffinerie de Cressier (NE) / Le 12h30 / 1 min. / le 23 juillet 2019
Des employés payés moins de dix euros de l'heure, d'autres qui travaillent jusqu'à 13 jours d'affilée... Une dizaine de cas d'abus auraient été découverts lors d'un contrôle à la raffinerie Varo, à Cressier (NE), affirme Arcinfo mardi.

Tous les deux ans, la seule raffinerie de Suisse s'arrête pendant deux semaines pour de gros travaux de maintenance. Elle engage des sous-traitants spécialisés basés à l'étranger, qui font eux-mêmes venir jusqu'à 680 travailleurs détachés.

Mais un contrôle mené par l'Office cantonal neuchâtelois des relations et des conditions de travail aurait débouché sur la découverte de cas d'horaires de travail illégaux et de forts soupçons de sous-enchère salariale, selon les informations d'Arcinfo.

"C'est totalement choquant d'avoir des travailleurs, sur sol neuchâtelois, qui gagnent entre 5 et 11 francs de l'heure (...). Le fait aussi que les travailleurs nous disent qu'ils ont une indemnité de 140 francs par jour pour se nourrir et se loger et qu'ils doivent aller au camping pour compenser ces salaires tellement bas", réagit Catherine Laubscher, secrétaire régionale d'Unia.

La liste noire, "pas suffisante"

La raffinerie assure faire autant que possible pour lutter contre la sous-enchère salariale chez ses sous-traitants. Mais pour la secrétaire syndicale, il faut en faire plus.

"Ces entreprises sont actuellement mises sur liste noire, à partir du moment où le dumping salarial est avéré. Mais ce n'est pas suffisant. Ce qu'il faut, c'est que ceux qui donnent du travail à des entreprises qui détachent exigent d'avoir un contrôle sur la manière de traiter les salariés de ces entreprises-là. En leur faisant remettre les preuves salariales soit à l'entreprise Varo, soit directement à l'Etat", insiste Catherine Laubscher.

Contacté, le canton de Neuchâtel affirme que les vérifications sont toujours en cours et souligne la bonne collaboration de la raffinerie.

Etienne Kocher/jvia

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