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Les dalles polémiques de la Collégiale de Neuchâtel feront place au gazon

Le dallage du cloître en 2017 avait soulevé une levée de boucliers. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les dalles du cloitre de la collégiale de Neuchâtel vont être supprimées / Le 12h30 / 2 min. / le 22 avril 2019
Le jardin du cloître de la Collégiale de Neuchâtel avait fait place en 2017 à des dalles, suscitant une levée de boucliers. Il va finalement retrouver sa végétation, mais cette erreur esthétique a un coût.

Dessiné en 1875, le jardin du cloître était jusqu'en 2017 un lieu extraordinaire, de recueillement, le souvenir partagé d'un mariage, d'un baptême ou d'un enterrement. Mais le conseiller communal socialiste Olivier Arni l'avait condamné au profit d'une aire dallée, destinée à s'ouvrir à un plus large public en accueillant des concerts, des spectacles ou des expositions.

Il s'était entouré pour cela de nombreux spécialistes qui avaient décidé avec lui de poser un sol en dur dans l'espace central du cloître de la Collégiale, pour un coût estimé à 100'000 francs.

"Un crime contre le patrimoine"

La décision avait suscité une véritable levée de boucliers, certains parlant d'un crime contre le patrimoine. "On a complètement perdu l'esprit du lieu, c'est comme si on avait mis un centre religieux à la Maladière", s'était insurgé notamment un député PLR.

Mais après les péripéties liées à l'affaire de la Société de Navigation, Olivier Arni avait dû démissionner. Et la présidente actuelle de la Ville de Neuchâtel, Christine Gaillard, a repris en 2018 ce dossier réputé "délicat et rempli de tensions".

200'000 francs pour une boulette architecturale

Elle se défend d'avoir fait marche arrière, mais on sait depuis quelques jours que la surface accordée aux dalles si contestées sera fortement réduite et remplacée par un simple carré engazonné. Le cloître de la Collégiale redeviendra jardin cet automne, mais il en coûtera à nouveau 93'000 francs pour les travaux de réaménagement.

Il en aura donc coûté près de 200'000 francs au total pour que "la végétation reflète mieux la vocation avant tout spirituelle de ce lieu de culte", comme le dit un opposant désormais apaisé.

Roger Guignard/oang

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