La juge du Tribunal du Littoral et du Val-de-Travers à Boudry (NE) a estimé qu'il n'y avait pas eu d'enrichissement illégitime. Fait étrange, il n'y avait pas réellement d'accusateur dans ce procès. La LNM a renoncé à se porter partie plaignante, tandis que le Ministère public, qui portait l'accusation, a renoncé à être cité.
La défense a donc donné la seule version de l'histoire. En décembre 2009, les affaires sont bonnes pour la LNM et sa filiale de restauration. Le directeur n’arrive cependant pas à obtenir d’entretien annuel avec son président, le conseiller communal de Neuchâtel Olivier Arni. Sans informer le Conseil d’administration, Jean-Jacques Wenger retire alors 16'000 francs au guichet, en guise d’avance sur ses primes annuelles.
Quelques mois plus tard, le directeur reçoit un blâme et rembourse l'argent. L'affaire en reste là.
Volet secondaire
Lundi matin, la juge a confirmé qu'il s'agissait d'un geste "pas très habile", mais qui n'a rien de pénal. Le montant était prévu dans le contrat: il n'y a donc ni dommage, ni intention répréhensible. Le directeur a d'ailleurs reçu de nouvelles primes de même ampleur dès 2012. Il est resté jusqu'en 2017 à la tête de l'entreprise.
Cette histoire de primes n'est qu'un volet secondaire de l'affaire de la LNM. Elle est apparue durant l’enquête de la police sur le salaire rétroactif accordé à Jean-Jacques Wenger par Olivier Arni en 2016. Cette affaire avait fait démissionner le conseiller communal. mais n'avait finalement donné lieu à aucune sanction pénale.
Dans un autre procès toujours en cours au civil, Jean-Jacques Wenger conteste son licenciement par la LNM, intervenu en 2017. La société de navigation n’est donc pas encore sortie de la tourmente. Ce d‘autant plus que l’Office fédéral des transports, en février dernier, ne lui a accordé qu’une concession provisoire de deux ans. Il entend mener un nouvel audit durant l’année 2019.
Etienne Kocher/gma