Publié

Neuchâtel tire les leçons d'un cas d'enseignant abuseur mal géré

L'Hôtel de ville de Neuchâtel. [CC-BY-SA - Martouf]
Neuchâtel tire les leçons d'un cas d'enseignant abuseur mal géré / La Matinale / 1 min. / le 7 février 2019
La Ville de Neuchâtel tire les leçons du cas, mal géré, d’un enseignant abuseur aujourd’hui licencié et sous enquête pénale. Un document révèle le manque de suivi et de coordination des autorités de l'époque.

L’exécutif de Neuchâtel, qui a commandé cette enquête, voulait comprendre pourquoi il a fallu quinze ans de valse-hésitation pour parvenir à neutraliser cet enseignant, qui donnait notamment des cours de gymnastique aux élèves.

Une enquête pénale est toujours en cours, ce qui explique le caractère prudent du communiqué publié mercredi par le Conseil communal. Le texte rappelle que - dès 2003 - les autorités scolaires communales ont pris au sérieux les premiers témoignages de comportement et de gestes déplacés. Le licenciement de l’enseignant a été envisagé, mais l’autorité cantonale a balayé toute sanction en raison notamment de vice de forme.

Un scénario jugé "incompréhensible" aujourd'hui

Ce manque de coordination est cependant "incompréhensible" aux yeux de l'actuelle directrice de l’Education à la Ville: "Je suis convaincue qu'aujourd'hui, les choses seraient évaluées en équipe, en concertation avec les autorités compétentes au niveau cantonal, de sorte qu'il ne puisse y avoir ni vice de forme ni absence de mesures si elles étaient justifiées", assure Anne-Françoise Loup jeudi dans le Journal du matin.

La magistrate se montre également critique avec les atermoiements qui ont suivi, soit de nouvelles plaintes de familles en 2009, l’absence de sanction et des tentatives de réorienter l’enseignant.

Anne-Françoise Loup assure que cela ne pourrait plus se passer ainsi aujourd'hui: "On a une sensibilité beaucoup plus forte à cette dimension-là, il y a aussi un dispositif de prévention et de sensibilisation bien plus important dans le cadre de l'école - tant auprès des parents, des élèves que du corps enseignant."

Premières mesures en 2017

L'Exécutif de Neuchâtel a présenté mercredi ses regrets à des familles de plaignants passés et présents, pour la souffrance trop longtemps endurée. Car les plaintes pénales de deux anciennes élèves avaient été classées en 2015 et il a fallu de nouvelles plaintes à fin 2017 pour en arriver au licenciement et à l'enquête pénale en cours.

Ludovic Rocchi/oang

Publié