L'Association jurassienne d’accueil des migrants placée sous audit

Réunis en assemblée jeudi soir, les employés de l’Association jurassienne d’accueil des migrants (AJAM) ont décidé de limiter les informations au seul communiqué de presse de l'intersyndicale diffusé la semaine passée.

Quarante-cinq collaborateurs travaillent pour l'institution chargée d'encadrer les personnes relevant du droit d’asile dans le canton du Jura. Ces migrants sont aujourd'hui près d'un millier contre 500 seulement il y a encore quatre ans.

Dysfonctionnements dans le management

Directeur en burn-out et employés se plaignant d'une détérioration du climat de travail: un communiqué diffusé la semaine passée par Syna et le Syndicat des services publics faisait état de dysfonctionnements au niveau du management, d'un climat de travail difficile ou encore d'une multiplication d'appels en souffrance. Et si le comité de l'AJAM a annoncé le même jour qu'il avait commandé une analyse fonctionnelle de l'institution, c’est désormais le silence radio.  

Pour les autorités cantonales, il est cependant évident aujourd'hui que la situation que traverse l'AJAM fragilise l'institution. Et dans ce contexte, il est indispensable pour l'Etat qu'il puisse s’assurer que la mission qui lui est confiée s’accomplisse dans de bonnes conditions.

L'AJAM peut accomplir sa mission

"On est attentifs à ce que l'AJAM reste en mesure d'accomplir cette mission", souligne le chef du Service de l'action sociale Julien Cattin. Le comité a d'ores et déjà pris des mesures: le directeur-adjoint assume la suppléance et il a été demandé que la cellule administrative de l'AJAM puisse être renforcée.

On a pour l'instant un assez bon degré de certitude que, en tout cas pour les semaines à venir, les prestations en faveur des migrants puissent être maintenues", assure Julien Cattin, qui souligne que le recul des arrivées de migrants en Suisse tombe bien: "On n'est pas dans une situation comme on a pu la connaître en 2015 avec des arrivées massives qui mettaient l'institution encore plus sous pression."

Manque de moyens pas établi en l'état

Selon le chef de service, il est trop tôt pour affirmer que l’accueil des migrants dans le Jura nécessiterait plus de forces et de moyens et que le malaise constaté actuellement résulterait d’un sous-effectif. A ce stade, il est prématuré, affirme-t-il, de faire ce type de raccourci.

Son service s'interrogera sur les bonnes mesures à apporter une fois connues les conclusions de l'audit, attendues d'ici fin septembre.

Gaël Klein/oang