La navigation sur le Doubs fâche les écologistes dans le Jura

Les autorités voulaient soutenir le tourisme, mais ces députées et députés ne l'entendent pas de cette oreille. Dans leur viseur, une autorisation supplémentaire de navigation de deux heures par jour des canoës et des kayaks, quel que soit le débit du Doubs, ainsi que l'autorisation de la pratique du paddle, qui était interdite jusqu'à maintenant.

Selon eux, le secteur concerné est d'une grande importance écologique et les nouvelles directives ne sont pas tolérables. Ils demandent donc que la justice se prononce sur une éventuelle incompatibilité avec la protection de la nature: "Le Jura et le Doubs ne doivent pas devenir Aquapark", affirme Baptiste Laville, président du groupe Vert.e.s-CS-POP au Parlement jurassien.

"Les personnes qui veulent faire du paddle doivent aller dans un endroit qui soit destiné au paddle. On sait très bien, par rapport aux expériences vécues dans d'autres cantons et sur les lacs, que ces paddles ont un fort potentiel de nuisance sur l'avifaune particulièrement. On doit se tenir à vingt-cinq mètres de distance des rives; pour le Doubs, c'est deux mètres. Donc l'avifaune et l'aquafaune seront impactées", explique-t-il au micro de La Matinale.

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Un projet pourtant adapté

La consultation menée sur le projet de révision avait déjà montré des divergences importantes entre les différentes instances et associations concernées. Le Gouvernement avait légèrement adapté son projet afin de tenir compte des différentes prises de position.

"Nous avons le sentiment que la solution mise en œuvre était judicieuse, puisqu'elle permettait, justement, de répondre aux inquiétudes que les pêcheurs relèvent depuis de nombreuses années", remarque David Eray, ministre de l'Environnement. "Et également d'amener une solution sur un secteur très délimité, avec des eaux très profondes où, là, nous pensions que l'activité touristique pouvait être tolérée et pouvait satisfaire les gens qui adorent venir visiter le Jura".

L'entrée en vigueur de la nouvelle ordonnance est suspendue. Il n'y aura donc probablement pas de possibilité cet été de naviguer dans le secteur concerné en profitant des nouvelles directives et, surtout, de pratiquer le paddle. Il reste interdit jusqu'à nouvel avis.

Gaël Klein/sjaq