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Campagne inédite dans le Jura, sans poignées de mains ni grands raouts

Le Covid perturbe la campagne électorale jurassienne
Le Covid perturbe la campagne électorale jurassienne / 19h30 / 2 min. / le 1 octobre 2020
Tous les politiciens le disent, une campagne électorale se déroule avant tout dans la rue, en serrant des mains, ou dans des rassemblements populaires, une braderie ou un match. Mais le Covid-19 est passé par là et la campagne qui a lieu actuellement dans le Jura ressemble à nulle autre.

Alors que les Jurassiens renouvellent leurs autorités le 18 octobre, à savoir les 60 sièges du Parlement et les cinq du Gouvernement, les candidats devraient normalement déferler dans les rues du canton pour aller à la rencontre de la population.

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Mais il n'en est rien ou presque. Les embrassades, les bains de foules, les centaines de mains à serrer, c'était avant les mesures sanitaires décrétées avec la pandémie de coronavirus. Et si les politiciens font toujours campagne, ils le font autrement.

Pas de match du HCA, mais du vélo et des déchets

En 2020, Covid oblige, les partis doivent réinventer leur communication. Au Parti socialiste par exemple, on fabrique des masques pour les réunions à l'intérieur. Et quand on sort, on chasse les électeurs dans des lieux plutôt inhabituels.

Le parti s'est ainsi rendu dans une déchetterie pour y faire campagne. "Il faut qu'on trouve d'autres moyens d'entrer en contact avec les gens et force est de constater que les déchetteries sont un lieu où la population se rend en masse", confie la candidate socialiste et ministre sortante Nathalie Barthoulot jeudi dans le 19h30, avant d'ajouter: "Ce n'est pas plus désagréable d'être ici que d'être à un autre endroit."

Les déchets, les Verts ont eux choisi de les ramasser pour montrer l'exemple. Mais là non plus on ne croise pas grand monde.

Du côté du PCSI, on a opté, faute de mieux, pour le vélo afin d'aller à la rencontre de la population. Pour David Eray, candidat PCSI et ministre sortant, "ce sont surtout les grands rassemblements habituels de lancement de campagne, le Marché-Concours, la braderie, les matchs du HC Ajoie qui n'auront pas lieu, et qui finalement éliminent pour les candidats des possibilités d'aller au contact de la population facilement".

Une campagne sur les réseaux sociaux

La campagne va ainsi cette année beaucoup se concentrer sur les réseaux sociaux. Instagram, Twitter ou Facebook, plus que jamais les partis essaient d'occuper le terrain virtuel. Les applications installées pendant le confinement deviennent ainsi des champs de bataille électorale.

Signe de cette nouvelle tendance, le Parti libéral-radical a décidé d'organiser des carnotzets digitaux via l'application Zoom. Les candidats sont obligés de s'y plier, même si cela ne remplace évidemment pas les vraies rencontres.

Selon Jacques Gerber, candidat PLR et également ministre sortant, il serait intéressant d'ajouter cet outil à une campagne normale. Et ainsi "ne pas avoir ce sentiment de privation de l'aspect très convivial de l'apéro, des fêtes de village et autres qui sont finalement les vrais moteurs d'une campagne à la jurassienne".

Des candidats virtuels

Pour sa part, le PDC est même allé jusqu'à virtualiser ses candidats, dans des clips sur les réseaux sociaux. Un avatar qui distribue des arguments, est-ce l'avenir des campagnes électorales? Rien n'est moins sûr pour le PDC Martial Courtet, qui brigue aussi sa réélection.

Et le sortant d'expliquer: "Les Jurassiennes et les Jurassiens sont des personnes pragmatiques, historiquement des gens de la terre, et leur sensibilité va aux gens qu'ils connaissent, qu'ils voient au travail ou dont ils connaissent les profils politiques. Moins sans doute de la partie virtuelle, donc je ne crois pas qu'il y ait de changement fondamental."

Cette campagne sur la retenue pourrait être un avantage pour les sortants. Et il reste moins d'un mois aux candidats pour convaincre. On saura au soir du premier tour le 18 octobre qui a opté pour la meilleure stratégie.

Cédric Adrover/boi

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